Alerte rouge sur l’Europe laitière ?
par Cricri, le 23 Décembre 2014 13h35
Depuis un an, la filière laitière est sur son petit nuage…
Tout va bien : le prix du lait, la demande mondiale, la météo avec des fourrages et des céréales en abondance, donc une collecte qui a fortement augmenté et qui nous permettra de faire le plein de notre quota national, juste avant sa disparition en avril prochain. Il serait temps que les prophètes de malheur reconnaissent enfin qu’ils ont eu tort d’annoncer cette sortie des quotas comme une catastrophe nationale, européenne, voire mondiale ! Apparemment, tout va bien : le prix du lait devrait rester élevé pour rattraper l’écart avec le prix allemand, la croissance de la collecte s’est prolongée l’été, la France est bien verte, les maïs sont beaux et le prix des céréales est en baisse du fait d’une très bonne récolte mondiale. Donc, toutes les conditions semblent réunies pour produire plus, ici en France, chez nos voisins européens...
Depuis un an, la filière laitière est sur son petit nuage…
Tout va bien : le prix du lait, la demande mondiale, la météo avec des fourrages et des céréales en abondance, donc une collecte qui a fortement augmenté et qui nous permettra de faire le plein de notre quota national, juste avant sa disparition en avril prochain. Il serait temps que les prophètes de malheur reconnaissent enfin qu’ils ont eu tort d’annoncer cette sortie des quotas comme une catastrophe nationale, européenne, voire mondiale ! Apparemment, tout va bien : le prix du lait devrait rester élevé pour rattraper l’écart avec le prix allemand, la croissance de la collecte s’est prolongée l’été, la France est bien verte, les maïs sont beaux et le prix des céréales est en baisse du fait d’une très bonne récolte mondiale. Donc, toutes les conditions semblent réunies pour produire plus, ici en France, chez nos voisins européens, voire au-delà !
Mais en levant la tête, on voit arriver de gros nuages, porteurs d’un autre message.
Depuis janvier 2014, la collecte a progressé de 6% en France, mais aussi de 5% pour l’ensemble de l’UE ; soit 3.5 Mt en plus pour le 1er semestre. Comme personne ne parle d’excédents et de baisse du prix du lait, les éleveurs disposant de fourrages en abondance, vont continuer à produire beaucoup.
Ils ont d’ailleurs gardé plus de vaches et de génisses en vue de la fin des quotas. Alors « si on peut produire plus tout de suite et dans de bonnes conditions, pourquoi s’en priver, ce d’autant qu’il n’y aura pas de pénalités (?), car la France est en sous réalisation depuis 2009 » ! Cela vaut aussi pour d’autres pays de l’UE dont le RU qui voit sa collecte décoller de plus de 10%, la Pologne et les pays Baltes de 7,5 à 12,5%. Il n’est donc pas stupide de penser que la collecte laitière de l’UE 2014 pourrait être supérieure à 2013, de 5 à 7 Mt que nous transformerons essentiellement en poudre et autres ingrédients pour le marché mondial.
Un marché mondial limité, avec 3 exportateurs principaux : l’UE, La NZ et les USA.
- En Nouvelle-Zélande aussi, le prix du lait a été particulièrement élevé depuis un an (400€ /t depuis Janvier) et la collecte a cru de 10% environ, soit 2 M t pour le marché mondial. La nouvelle campagne laitière vient juste de démarrer, avec de bonnes conditions météo, un effectif de vaches record et une excellente trésorerie permettant d’acheter ou non du concentré selon la profitabilité à court terme.
Même si le prix du lait descendait à 200 € /t, ces éleveurs résisteraient sans peine. Or le prix de base annoncé par Fonterra pour 2014-15 serait de 260 €/t, (6 dollars NZ / KG MU, contre 8.5 en Janv-Avril 2014, soit une baisse de près de 30%.).
- Aux USA, le prix du lait a aussi dépassé les 400 € /t et devrait se maintenir à un niveau élevé les prochains mois. Le prix de l’aliment étant en baisse et les effectifs de vaches en hausse, la main-d’oeuvre mexicaine, toujours aussi bon marché, la production est en hausse, de l’ordre de 2%, et devrait se renforcer d’ici la fin de l’année. Le nouveau dispositif de garantie de marge sur coût alimentaire (Far Bill 2014-2018) se met en place dès septembre et sera pleinement opérationnel dès 2015. Il est ouvert à tous les producteurs, quelle que soit la taille du troupeau. C’est un sacré filet de sécurité, surtout pour les très gros troupeaux hors sol… D’où un surplus pour le marché mondial de 2M t en 2014 et davantage en 2015…
Le volume de ce marché mondial étant de l’ordre de 55 à 60 Mt éqv. Lait, le surplus de lait de ces trois (UE, USA, NZ) sera de l’ordre de 10 Mt sur un an, soit 17-18% en regard d’une demande en produits laitiers assez rigide ( 1 -1.5 % au niveau mondial). Le marché mondial était tiré par les achats chinois… mais ces derniers semblent avoir fait le plein de stocks et leurs achats se sont ralentis. Et la conjoncture internationale n’est pas très porteuse, pour ne pas dire déprimée... même si les fondamentaux restent bons à plus long terme. Mais c’est surtout l’embargo russe sur les produits laitiers UE qui pèse lourd immédiatement sur nos exportations, donc sur nos surplus de fromages, ingrédients et poudres … L’ensemble de nos exportations UE représente 1.5% de la production UE (moins de 1% pour la France mais plus de 20% pour les Pays Baltes et la Finlande).
En clair, pour l’UE, il faut rajouter ces 1.5% aux 5% de surplus de production à exporter.
La Commission semble surtout s’inquiéter de l’embargo russe et laisse filer notre surproduction.
Elle a tout fait pour décrédibiliser le projet Dantin d’une régulation volontaire indemnisée, soutenue par l’EMB et même par la FNPL, en affirmant qu’elle disposait désormais des outils suffisants pour gérer les crises via l’intervention, bien mieux qu’en 2009 ! (réponse d’un chef de la DG Agri en avril 2013 à René Souchon rapporteur de l’avis du Comité des Régions sur les risques liés à la fin des quotas laitiers). Certes, Dacian Ciolos a toujours été nettement plus attentif (que la DG AGRI) et plus soucieux des risques de dérapage de la production laitière et des prix. Il l’a encore dit lors de la conférence laitière du 24 septembre 2013 à Bruxelles mais il ne peut pas remettre en cause la stratégie libérale de la Commission validée par le Conseil et par le Parlement européen. Il a cependant mis en place un observatoire du marché laitier accessible à tous et actualisé chaque semaine, permettant de bien suivre la montée de la vague laitière.
Cette Commission va changer : le Roumain Dacian Ciolos sera remplacé par l’Irlandais Phil Hogan sauf avis défavorable du PE. JC Junker a adressé une lettre de mission à tous ses commissaires fixant les priorités, notamment pour la mise en oeuvre de la PAC 2014-20. Rien ne permet d’espérer un infléchissement de la stratégie libérale de la Commission : sûrement pas Junker et sa nouvelle Commission. Sûrement pas Phil Hogan, un Irlandais, missionné par un petit pays qui rêve de produire 50% de lait en plus. Un pays qui s’est mis en ordre de marche pour y arriver en mobilisant tous les acteurs et notamment les coopératives, la R&D et les PP. L’Irlande a les coûts de production les plus bas de l’UE (150€ / t hors main d’oeuvre familiale) et elle peut produire beaucoup plus de lait à l’herbe en réduisant le troupeau allaitant bovin et ovin. La plupart de ses producteurs peuvent survivre avec un prix d’intervention UE de 215 € / t. Mais pas nos éleveurs en France, ni dans la plupart des pays de l’UE… Alors tant pis pour nous et les autres ?
La Bretagne veut suivre l’exemple irlandais, en copiant les Danois. Le 11 septembre dernier, tous les acteurs de la filière laitière bretonne étaient réunis à Rennes pour lancer le plan de croissance laitière 2015- 2020, pour l’après quotas permettant enfin « de libérer toutes les énergies » de cette région.
Les chambres d’agriculture ont examiné différents scénarios de développement de la filière et les responsables professionnels veulent privilégier celui qui conduit à produire un milliard de litres de lait en plus d’ici 2020 (soit 15 -20% de lait en plus avec moitié moins de producteurs. Les groupes laitiers Sodiaal et Laïta avaient déjà affiché des projets de croissance équivalents. Au niveau de l’offre et de la transformation, cela semble jouable, donc le mot d’ordre est clair : « la Bretagne doit foncer pour ne pas se faire doubler par d’autres régions ou pays ». Mais pour quels marchés, avec quels produits ? La course aux volumes et aux produits industriels est repartie comme en 1970…mais désormais sans filet de sécurité. Après le poulet et le porc, les éleveurs laitiers bretons paieront cher à leur tour… mais en appelleront encore à la solidarité nationale et européenne. Alors qu’ils auront fait le vide dans beaucoup d’autres régions, juste en voulant produire plus, sans regarder au-delà de leur bonnet rouge!
Mais la prochaine crise laitière pourrait bien vite calmer ces ardeurs ici et aussi faire beaucoup de dégâts partout ailleurs, en France et en Europe ! Et depuis 2009, elle n’a jamais été aussi proche.
* Rappel : les informations concernant l’Europe laitière (André Pflimlin) :
par College des producteurs, le 19 Août 2025 12h34
Vous êtes Agriculteur ? Stockeur ? Meunier ? Boulanger ? Rejoignez-nous aux anciens Moulins de Beez le 16 septembre pour un événement destiné aux acteurs de la filière blé panifiable en Wallonie
par Benoît GEORGES, le 07 Août 2025 11h06

La procédure de reconnaissance des pluies abondantes et persistantes survenues entre le 1er octobre 2023 et le 15 juin 2024 comme calamité agricole est actuellement en cours.
Depuis le 18 juillet de
par Benoît GEORGES, le 02 Août 2025 01h19

Rappel - Lait, crème, beurre, fromage, yoghourt… : pour que les consommateurs soient correctement informés et pour protéger les producteurs, ces dénominations sont réservés aux véritables pro
par Jacques Martin , le 27 Juillet 2025 09h12
Quelqu\'un aurait il une autre entreprise que farmview à conseiller pour la surveillance de nos fermes et animaux ?
Farmview est certe très bien et le patron bien sympathique mais lors de mon passage
par Pas la fete, le 24 Juillet 2025 18h53
A tous le non-agriculteurs qui lisent ce forum que nous ne sommes pas autant à la fête que eux !
Ils se réjouissent tous de leur beau stand et que la fête commence mais ils seraient temps d’avoi
par Benoît GEORGES, le 20 Juillet 2025 11h33

La procédure de reconnaissance des pluies abondantes et persistantes survenues entre le 1er octobre 2023 et le 15 juin 2024 comme calamité agricole est en cours.
A partir de ce 18 juillet, chaque ag
Enibob
le 23 Décembre 2014 17h45
Merci cri cri pour ce copié collé d'un article publié il y a déjà plus de trois mois par la confédération paysanne du Rhône. Vous devriez avoir l’honnêteté de citer vos sources, ou plus efficace, utiliser la fonction "lien" du site (chacun est capable de cliquer) et ajouter vos propres commentaires plutôt que de faire le perroquet.
On connait, bien entendu, les positions alarmiste et pessimistes de la "Conf", proches de celles de l'EMB.
Ceci met en évidence la nécessité
- de se tenir informé des perspectives de marché
- de mettre en place une stratégie de gestion qui fait la part belle à l'anticipation et la flexibilité
- de maîtriser ses coûts de production
guy Francq
le 23 Décembre 2014 19h53
@enibob,
On dirait que vous n'appréciez jamais la réalité de nos campagnes.....
Pourquoi ? Mr Pflimlin serait un menteur?
cricri
le 23 Décembre 2014 19h56
Enibob parle d'agriculture sans jamais l'avoir pratiquée, un peu comme les vétérinaires de l'Afsca qui ne sont pas capables de pratiquer non plus...
Chris
le 23 Décembre 2014 20h08
Enibob sait tout,a toujours raison et doit toujours avoir le dernier mot.Cela devient vraiment lassant;
cricri
le 23 Décembre 2014 20h17
Qu'il aie au moins les couilles de donner son identité...
bobine
le 24 Décembre 2014 09h53
@ cricri
enibob = JM Moreau
de passage
le 24 Décembre 2014 10h43
Bla bla bla pas de critique en cette veille de Noël :)
Je vous souhaite à tous d'excellentes fêtes de fin d'année.. Et le meilleur pour 2015..
richard
le 24 Décembre 2014 19h50
@ d'énibob moi c'est un copie collé
www.youtube.com/watch?v=33Fq51TVohs#t=120
joyeux Noël à tous
Enibob
le 25 Décembre 2014 20h42
Je n'ai jamais dit que M Pflimlin était un menteur. Je répète que cet appel au secours met en évidence la nécessité
- de se tenir informé des perspectives de marché
- de mettre en place une stratégie de gestion qui fait la part belle à l'anticipation et la flexibilité
- de maîtriser ses coûts de production
A plusieurs reprises, j'ai, ici même, averti de la nécessité de se préparer à devoir affronter ce qui arrive aujourd'hui dans le lait.
Vous ne me contredirez pas, cher GF, si je vous dit que certains, qui n'ont pas investi de façon irraisonnée, s'en sortent ... Ces "flamands" que vous ne supportez pas, et d'autres encore, même en Wallonie.
Quant aux couilles, cricri et tous les critiques, ceux qui insultent derrière un pseudo, ils sont mal placés pour exiger ce qu'eux même refusent.
Et notre Troll me fait un grand honneur en m'attribuant l'identité qui n'est pas la mienne (j'en ai eu déjà beaucoup !). L'ingénieur Moreau, qui est un des rares qui osait écrire sous son nom, est une personne qui mérite mieux que le traitement que vous lui avez réservé et que vous réservez à tous ceux qui ne pleurent pas comme vous.
Je regrette personnellement ses commentaires : il a participé aux processus de décision en matière de PAC, ses conférences étaient appréciées du secteur ...
Cracher sur les personnes qui essayent d'ouvrir les yeux sur la réalité, ce n'est pas faire preuve de beaucoup d'intelligence.
Mais bon, c'est votre choix de pleurer sur un passé définitivement révolu et d'accuser politiques, syndicats, banques, multinationales, laiteries etc. de la cause des difficultés. Mais, croyez mon expérience, ce n'est pas cela qui améliorera votre efficience, qui vous permettra d'utiliser à efficacement les ressources que vous investissez dans vos exploitations.
Soyez heureux ainsi si vous le voulez. Un jour, vous devrez vendre à un de ceux qui auront eu une autre approche, en dépit des "sentiments" comme dit Chris. Cela ne fait ni chaud, ni froid ...
C'est le marché qui aura
Mr L'abbé
le 26 Décembre 2014 08h37
En ces jours de fêtes, prions pour notre frère Enibob. Qu'il retrouve par l'esprit de l'enfant Jésus, un peu d'humilité, de modestie, d'abnégation, de simplicité, de sérénité et de paix intérieure.
titeuf
le 26 Décembre 2014 09h40
a Mr l'abbé : amen
broutard grognon
le 26 Décembre 2014 11h19
ou que le diable l'emporte!!!
Le paradis
le 26 Décembre 2014 16h30
Il faudra bientôt un remplaçant à Notre Léonard, sans chichis, SVP.
Enibob
le 26 Décembre 2014 18h16
Merci pour vos prières l'abbé. Si vous préférez perdre votre temps ainsi, c'est votre choix. Des prières n'ont jamais solutionné le moindre problème ! Relisez la fable "Le chartier embourbé" ...
Sachez que je suis très zen : vos sarcasmes, insultes, attaques, critiques etc., m'amusent énormément. Je me crois au cirque face à des numéros de clowns !
Et le meilleur de l'histoire, c'est que vous démarrez au quart de tour !
Une recommandation de gestion relayée depuis des experts reconnus : hop, c'est parti !
Un lien relatif aux perspectives : rebelote ! On répète les mêmes choses inconsistantes !
Une explication rationnelle : idem, le délire !
Rappeler les règles de base de l'économie : le bouquet !
Expliquer que les OGM permettent de mieux gagner sa vie : les plus belles inepties sortent !
En fait, toute modestie mise de côté, je vous permet, à vous qui vous cachez derrière vos pseudos, d'évacuer vos frustrations à bon compte, sans risque de retombées ... Vous devriez me remercier plutôt que de souhaiter que le diable (encore une belle croyance !) m'emporte.
Mais, une chose est certaine : à toujours vous enfermer dans le déni de la réalité des marchés (hou le vilain mot !), à toujours vous imaginer que les solutions d'hier (qui ont montré leurs limites) solutionneront les problèmes de demain, à toujours proclamer que les fantastiques révolutions que nous connaissons n'apportent à l'humanité et au monde que du malheur, que des nuisances, à toujours faire le Calimero en accusant "les autres", bref à vous réfugier dans vos caves plutôt que d'affronter ce qui se passe vraiment, vous finirez, comme des plantes plongées dans le noir, par étouffer ...
Un de mes commentaires a été tronqué : je disais à Chris que le dernier mot, c'est le marché qui l'aura.
Le voisin
le 26 Décembre 2014 21h44
Comme disait la chanson de souchon, on avance on avance c'est une évidence, mais quoi que l'on dise ou l'on pense TOUT n'est pas bon dans le progrès surtout pas les baratins de nos cher négoce en tout genre, maintenant je fais un retour en arrière et si je ne le fais pas hé bien il me restera mes yeux pour pleuré, un euro qui sort pour une facture inutile est gaspiller, dans le lait il y a moyen de le faire avec peu de nitrate, peu de farine commercial, et pas ou peu de sous produit, mais bon il faut avoir les co...s pour risquer quant on ne sait pas vers qui se renseignez, je ne suis pas bio mais je pense qu'il faut mélanger les deux pour avoir un avenir et en VIVRE.