Après Grexit voici Nexit par François Licoppe
par le Pay, le 07 Février 2014 15h47
Il y a un an et demi, certains envisageaient de pousser la Grèce hors de l’€. Si l’UKIP de Nigel Farage a le souhait de voir l’Angleterre sortir de l’Europe, ceci n’est pas guère étonnant connaissant la tradition britannique de défiance vis-à-vis de l’Europe. Ce qui est plus inattendu est qu’un parti d’un de pays fondateurs de l’Union ait commandité une étude à un cabinet de recherche macro économique anglo-saxon afin d’établir le coût ou les bénéfices d’une sortie de l’Union.
Le bureau d’études Capital Economics, basé à Londres, dont les recherches alimentent bien souvent la très libérale revue The Economist et qui se vante de commercialiser ses services à quelque 1.500 institutions à travers le monde dont les grands groupes financiers vient de rendre hier dans un rapport de 164 pages www.pvv.nl/images/Rapport_NExit_full_ENG.pdf ses conclusions à son commanditaire le Part...
Il y a un an et demi, certains envisageaient de pousser la Grèce hors de l’€. Si l’UKIP de Nigel Farage a le souhait de voir l’Angleterre sortir de l’Europe, ceci n’est pas guère étonnant connaissant la tradition britannique de défiance vis-à-vis de l’Europe. Ce qui est plus inattendu est qu’un parti d’un de pays fondateurs de l’Union ait commandité une étude à un cabinet de recherche macro économique anglo-saxon afin d’établir le coût ou les bénéfices d’une sortie de l’Union.
Le bureau d’études Capital Economics, basé à Londres, dont les recherches alimentent bien souvent la très libérale revue The Economist et qui se vante de commercialiser ses services à quelque 1.500 institutions à travers le monde dont les grands groupes financiers vient de rendre hier dans un rapport de 164 pages www.pvv.nl/images/Rapport_NExit_full_ENG.pdf ses conclusions à son commanditaire le Partij voor de Vrijheid du hollandais Geert Wilders.
Il y développe les avantages plus que substantiels que les Pays Bas auraient à sortir de l’Union.
Voilà un discours bien différent de celui tenu par les pontes de la Commission et la grande majorité de la classe politique et des économistes mainstream.
De façon surprenante ce ne sont pas les avantages liées à la reprise de contrôle de la politique monétaire qui représentent les gains les plus importants mais bien ceux liés à une rerégulation nationale qui sont estimé à 326 bn € d’ici 2035. Le principe de subsidiarité trop longtemps mis à mal par l’Union est ici remis en question.
Tout aussi étonnant sont les gains tirés d’une meilleure gestion des finances publiques qui devrait rapporter quelque 240 bn € d’ici à la même échéance.
Si l’on somme tous ces montants économisés ou gagnés, Capital Economics arrive aux montants presque extravagants de 1,1 trn € à 1,5 trn € ce qui correspond à un PNB à l’échéance 2035 de 10% à 13% plus élevé que si les Pays Bas restaient au sein de l’Union. Ceci est bien plus impressionnant que le gain de 0.1% de PNB supplémentaire promis suite à l’éventuelle entrée en vigueur de l’accord de libre échange entre les Etats Unis et l’Europe et bien plus élevé que le montants cité dans le rapport Padoa Schippoa préconisant l’introduction de l’€, rapport publié dans les années 90.
Ces conclusions ont de quoi susciter la réflexion. Même si le rapport de Capital Economics se pare à la manière anglo-saxonne des précautions d’usage, indiquant qu’il est susceptible de contenir des erreurs et qu’il ne constitue en aucune façon une recommandation d’investissement, les montants énoncés laissent rêveurs.
Il tombe à point nommé : juste avant les élections européennes et suite à l’interrogation de certains quant aux avantages économiques qu’a pu apporter la constitution de l’Union.
Il faut bien reconnaître que contrairement à ses promesses de plus de croissance, d’innovation,… l’Union n’a pas apporté le résultat escompté.
En mettant à mal la politique industrielle des Etats membres, en soumettant toute politique économique au seul principe de la libre concurrence, en détruisant la politique sociale et salariale, il devient évident que l’Union a contraint la croissance de ses membres.
Plus étonnant encore est que le cabinet affirme que les coûts de sortie de l’Union, dont le coût de l’abandon de l’€, seraient négligeables, que la nouvelle guilder ne souffrirait guère de dévaluation et que cette sortie unilatérale n’affecterait ni la notation de la dette souveraine hollandaise, ni la stabilité de son système bancaire ou la valorisation de ses fonds de pension, pas plus que l’intérêt pour des investisseurs étrangers de venir s’établir chez les bataves.
Si on n’est pas obligé de croire toutes les prévisions de cette étude, force est de constater que le débat est ouvert et que le dogme européen s’en trouve davantage égratigné.
Il ne faut sans doute pas suivre ce rapport jusqu’à ses conclusions extrêmes (sortie de l’Union et abandon de l’€) mais pour sûr il convient de rendre toutes ses couleurs au principe de subsidiarité trop longtemps bafoué.
Tout confier à l’Union a été une erreur et ceci aurait dû apparaître comme une évidence de longue date à tout économiste et politique.
La centralisation, supprimant bien des degrés de liberté, a toujours été de pair avec moins d’initiatives et donc moins de croissance.
On peut critiquer ce rapport dans la mesure où il considère que le soutien aux économies périphériques, s’il devait se poursuivre, ne représenterait qu’un coût et seulement un coût pour les Pays Bas. Alors que la meilleure santé de celles-ci devrait évidemment aussi bénéficier à l’économie hollandaise.
Il est intéressant à la lecture de cette note très libérale de voir qu’elle s’oppose à une autre vision, pourtant elle aussi libérale, qu’a sans cesse promu l’Union Européenne.
On y retrouve la tradition d’Ayn Rand, qui a vanté dans ses livres la réduction de l’emprise de l’Etat et a influencé la politique reaganienne comme celle de Greenspan.
Que deux courants libéraux, l’un européiste et l’autre libertarien, s’opposent n’est pas neuf mais cette étude est sans doute le dernier signal donné à l’Union pour qu’elle sorte de sa politique contre productive.
L’Union, ou faut il dire l’Allemagne, a rejoint récemment cette vision libertarienne mettant en exergue des valeurs comme l’individualisme et se refusant à toute solidarité.
Le retour aux Etats Nations n’est pas la solution à la crise actuelle tout comme l’abandon de la coopération inter étatique.
Rappelons qu’à la fin des années 90, la presse anglo-saxonne rayait l’€. Si l’Europe venait à se désagréger, le bénéfice, contrairement à ce qui est énoncé dans ce rapport, n’en serait pas avant tout tiré par le citoyen.
Si on peut souligner la sagacité de ce rapport, énonçant que le malade hollandais ne doit pas être soigné avec la même potion que le patient allemand, encourageant une politique de relance plutôt que la politique d’austérité qui est aujourd’hui appliquée; en condamnant la politique d’immigration européenne jugée comme trop laxiste, cette étude révèle son vrai visage.
Celui prônant le repli sur soi, la fermeture aux autres ; soit tout le contraire de ce que l’Europe souhaite afficher comme valeur.
Quand des cabinets, ayant pignon sur rue, commencent à soutenir de telles politiques, on se rend compte qu’il est grand temps de remettre de l’ordre dans la Maison Europe.
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Enibob
le 08 Février 2014 10h11
Je reprends les conclusions que "vous" donnez : "Si on peut souligner la sagacité de ce rapport, énonçant que le malade hollandais ne doit pas être soigné avec la même potion que le patient allemand, encourageant une politique de relance plutôt que la politique d’austérité qui est aujourd’hui appliquée; en condamnant la politique d’immigration européenne jugée comme trop laxiste, cette étude révèle son vrai visage.
Celui prônant le repli sur soi, la fermeture aux autres ; soit tout le contraire de ce que l’Europe souhaite afficher comme valeur."
Sagacité ? j'ai des doutes. Souvenez vous que Marcourt a refusé de payer une étude sur l'avenir de la sidérurgie qui allait à l'encontre de sa doxa et de celle de votre copain Cué ...
Mais j'apprécie votre revirement à 180° quand " vous soulignez "le vrai visage" ...