Choix d'un nouveau Président pour la F.W.A.
par Cricri, le 11 Janvier 2013 20h25
Si j'interviens ce soir c'est que je pense, bien qu'il soit déjà tard, qu'il est encore temps de changer de cap. Je pense que "le compte à rebours" de la fin de la ferme familiale est déjà bien entamé et qu'il faut bien comprendre les enjeux d'aujourd'hui pour y engager un combat.
Ce combat doit être celui de la sauvegarde de la ferme familiale car elle est porteuse des valeurs qu'il nous faut à tout prix préserver.
La ferme à taille humaine est la seule qui puisse rencontrer à la fois le savoir-faire paysan, l'apport de nourriture en quantité et surtout en qualité et qui assure le respect de l'environnement. De plus elle prend en compte les défis de demain qui sont pour nous, producteurs de lait : un revenu décent et une vue à long terme au niveau des investissements et au niveau de la transmission de nos fermes à la jeune génération. Nous ne voulons plus être dépendants des banques toute notre vie et finir no...
Si j'interviens ce soir c'est que je pense, bien qu'il soit déjà tard, qu'il est encore temps de changer de cap. Je pense que "le compte à rebours" de la fin de la ferme familiale est déjà bien entamé et qu'il faut bien comprendre les enjeux d'aujourd'hui pour y engager un combat.
Ce combat doit être celui de la sauvegarde de la ferme familiale car elle est porteuse des valeurs qu'il nous faut à tout prix préserver.
La ferme à taille humaine est la seule qui puisse rencontrer à la fois le savoir-faire paysan, l'apport de nourriture en quantité et surtout en qualité et qui assure le respect de l'environnement. De plus elle prend en compte les défis de demain qui sont pour nous, producteurs de lait : un revenu décent et une vue à long terme au niveau des investissements et au niveau de la transmission de nos fermes à la jeune génération. Nous ne voulons plus être dépendants des banques toute notre vie et finir notre carrière endettés jusqu'au cou.
Oui la ferme à taille humaine est en danger !
La politique laitière du tout au marché et la conquête des marchés internationaux du lait où, pour acquérir ces marchés, les prix seront toujours tirés vers le bas, aboutira toujours au fait que ce sont les producteurs situés au bas de la chaîne qui en feront les frais.
Cette politique de volatilité des prix du lait ne nous arrange pas car nous avons besoin de sécurité au niveau de notre revenu et cela sur le long terme.
De plus, dans ce compromis appelé "paquet lait" ou "contractualisation", qui est déjà bien avancé dans son élaboration en vue d'une application très prochaine, les marchés feront toujours la loi et aucun des contrats envisagés ne saurait garantir un prix sur plusieurs mois.
Or, dans une ferme laitière, la vue sur le long terme est essentielle. Seul un outil de régulation, avec liaison des volumes produits par chaque producteur aux besoins du marché, peut lui permettre d'obtenir un prix rémunérateur. Il faudrait aussi ajouter à cela la création d'un organe, géré par les agriculteurs et par les citoyens, qui régulerait la transmission des remises des droits de produire aux jeunes et qui veillerait au maintien de ces droits dans les régions à pâturage obligé.
D'autre part, il faudrait absolument retirer les denrées alimentaires de l'O.M.C., dans le cadre de ce que l'on pourrait appeler une "exception agriculturelle", pour les mettre sous la tutelle de la F.A.O. Il faut en effet protéger tant notre manière de produire que la production locale, car il ne sert à rien d'avoir un bon outil de régulation dans l'Union Européenne si ses frontières sont une passoire, car nous risquons alors d'être envahis par des produits bon marché, aux normes douteuses sur les plans qualitatif, environnemental et social.
L'Europe doit promouvoir la souveraineté alimentaire chez elle et partout dans le monde. L'Europe laitière, en sauvegardant la production de lait sur tous ses territoires, est un projet positif pour l'Union Européenne.
Une Europe laitière c'est :
• Une réponse à la sauvegarde de la culture paysanne.
• Une réponse à l'immigration, parce que si on gagne sa vie dans son pays on ne cherche pas à le quitter.
• Une manière de préserver la population rurale, car l'agriculture fait vivre bon nombre de petits indépendants et de P.M.E.
• Une manière de préserver gratuitement la nature et la biodiversité.
Elle peut être un projet fédérateur et mobilisateur et ce, au même titre que l'Europe sociale et que la monnaie unique.
Ces projets doivent maintenir et favoriser des productions sur tous les territoires de l'Union Européenne, en ce surtout compris les pâturages car l'herbe pâturée est la moins chère.
Sur une échelle symbolique, on peut visualiser les coûts de production de cette manière :
• 100 pour l'herbe broutée.
• 174 pour l'herbe ensilée.
• 210 lorsqu'il s'agit d'une culture fourragère (de maïs).
De plus, la vache est le seul animal qui n'est pas en concurrence avec l'homme (les porcs et la volaille sont des granivores comme l'homme). La vache est un ruminant qui sait transformer la cellulose de nos prairies. Elle valorise l'herbe et de nombreux sous-produits (comme les drêches de brasserie, les pulpes de betterave etc …) en lait et en viande.
D'autre part, la vache au pâturage préserve nos beaux paysages, tant prisés aussi bien par nous que par nos concitoyens, qui sont porteurs de paix et de sérénité.
Il y a encore bien d'autres avantages clés que nous apporte le pâturage et que nous devons redécouvrir, comme le fait que la prairie = capteur de carbone, éponge en cas d'inondation etc …
Pour argumenter cette position qui me fait dire que la situation est très grave je cite souvent le chiffre suivant : il y a actuellement moins de 6 % des agriculteurs qui ont moins de 35 ans.
Ce qui a aussi changé depuis cette deuxième crise laitière c'est que dans les fermes où il y a un successeur potentiel, beaucoup d'agriculteurs disent à leur fils "surtout ne fais pas çà".
De plus, avec ce manque de sécurité de revenu et avec des dettes déjà engagées j'ai entendu également des agriculteurs me dire :
"Je dois aller aux contributions pour demander un étalement "- "Est-ce que c'est moi qui travaille mal car je ne m'en sors pas à payer ? "- "Je ne sais plus payer, j'ai plus d'un an de retard " – "J'ai conduit 15 génisses prêtes à vêler, à mon entrepreneur qui a aussi une ferme, pour payer mes dettes " – "Lors de la première crise laitière, j'ai augmenté mon troupeau et donc mes volumes de lait produit et maintenant cela ne suffit plus " etc …
Nous sommes dans le cycle d'agrandissement – endettement qui fait que l'agriculteur perd la main de son destin. Il travaille pour rembourser ses dettes et non pour gagner sa vie. Il n'est plus maître de ses choix, ce sont les marchés qui décident à sa place !
Nous devons reprendre la main !
Je ne veux donner de leçons à personne. Simplement dire que nous sommes tous sur le même bateau.
La situation est telle que la F.W.A. doit redevenir un syndicat et non la courroie de transmission du pouvoir. La F.W.A., si elle a une vision claire de ce qu'il faut faire, ne se donne pas les moyens offensifs pour y arriver.
Je propose dès lors de réactiver la commission syndicale qui autrefois était la roue motrice des commissions lait, viande et grandes cultures. La priorité est la défense des agriculteurs et des citoyens. La F.W.A. est un moyen et non un but en soi. Elle doit participer, avec toutes les organisations, au service des intérêts des producteurs.
J'ai profondément regretté la non-participation de la F.W.A. à la manifestation de Bruxelles… La situation n'est-elle pas assez grave ?
La F.W.A. doit rejeter ce qui est imbuvable.
A titre d'exemple :
Une partie du pays de Herve a été considérée comme zone vulnérable alors que les analyses étaient bonnes partout dans les pâtures. De plus, on a voulu étendre cette zone vulnérable à de nouveaux villages. Mais, au vu de la réaction des agriculteurs, un compromis a été trouvé et certains de ces villages ont finalement été retirés de la liste. Cela a donné le sentiment qu'une concession avait été faite alors que, dès le départ, c'était une aberration.
Le pays de Herve est une région à 90 % herbagère qui n'est pas assez mise en valeur. Cette mesure va entraîner de graves contraintes supplémentaires pour les fermiers dont ils se passeraient bien !
Enfin, la F.W.A. n'est pas la seule à combattre ceux qui assassinent les agriculteurs. C'est tous ensemble, agriculteurs et citoyens, qu'il nous faut démasquer la stratégie des trusts internationaux et leurs lobbyings. La disparition annoncée de la ferme familiale doit nous pousser à des réflexions en profondeur et à plus de solidarité entre nous et avec l'ensemble des citoyens. Elle doit surtout nous pousser à agir ensemble là où l'on peut faire valoir la survie de notre culture paysanne. Celle-ci passe par un revenu décent et donc par des organes de régulation.
Que pensez-vous, que comptez-vous faire pour sauver le devenir de la région herbagère liégeoise ?
Henri Lecloux
par Benoît GEORGES, le 31 Octobre 2024 00h18
RAPPEL – RAPPEL - IMPORTANT – URGENT – A DIFFUSER,…
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par Benoît GEORGES, le 25 Octobre 2024 16h45
Les informations et évènements agricoles en province du Luxembourg et en Wallonie diffusés par le SPW Agriculture, Direction de la Recherche et du Développement, Service extérieur de Libramont.
par Benoît GEORGES, le 21 Octobre 2024 19h08
Les informations et évènements agricoles en province de Liège et en Wallonie publiés par le SPW Agriculture, Direction de la Recherche et du Développement, Services extérieurs de Huy et de Malme
par College des producteurs, le 15 Octobre 2024 12h50
Organisées 2 fois par an par les 44 producteurs-élus et les chargés de mission du Collège, ces réunions professionnelles permettent d’échanger et de discuter entre producteurs d\'un même secte
par laitier2023, le 10 Octobre 2024 14h35
les agro industriels utilisent en masse cette matiere organique, ils etaient les premiers a arreter les elevages, La boue leur est livrée gratuitement et certains recoivent des sous pour payer les ep
par PINPIN, le 09 Octobre 2024 16h02
A voir ce soir absolument, l émission sur la RTB, Investigation Les agris vont être mis à l honneur, si on peut dire , deux enquêtes nous concernant spécifiquement, les boues d épuration et le l
Enibob
le 11 Janvier 2013 21h47
Personne n'empêche celui qui le souhaite de s'organiser pour produire à destination de circuits courts Monsieur Lecloux. Saint Carlo est même en train de préparer un vaste plan, financé par les contribuables wallons, pour créer les conditions favorables à cet effet.
Je reprends ce que JM Moreau a rappelé à plusieurs reprises : l'économie est d'abord et avant tout une activité humaine, résultant des choix de chacun, une activité soumise à tous les aléas. Ces choix, à chacun de les faire en fonction de sa compréhension des signaux ...
Si vous ne voulez pas vous occuper vous même de commercialiser votre production, que vous chargez une coopérative de le faire ou que vous vendez votre production à une société, il faut accepter que ce transformateur soit soumis à la concurrence et que dès lors vous perdez le contrôle de votre prix. Et, heureusement, nous ne sommes pas dans un système dirigiste ! Voyez les liens que j'ai placé dans mon commentaire sur le billet "Message aux protectionnistes".
Quant à votre plaidoyer pour une limitation des volumes produits, c'est illusoire, commission syndicale ressuscitée ou pas. La décision est prise depuis 2004 et a été encore confirmée récemment, y compris par le parlement européen. Ce qu'il faut, c'est faire en sorte qu'il y ait un filet de sécurité efficace, si possible lié aux marges plutôt qu'au prix !
N'oubliez pas une chose, cher monsieur : dans le monde et en Europe, le lait est surtout collecté et transformé par des coopératives. Alors, agiter un complot de "trusts internationaux" qui veulent assassiner les fermiers, c'est du plus haut ridicule, sauf votre respect. Voyez par exemple la stratégie Arla revue (2 ème commentaire sur le même billet) : cela assurera peut-être l'avenir d'une partie des producteurs de cette région que vous chérissez.
tirelipimpon
le 11 Janvier 2013 22h06
je ne suis pas sur que les producteurs d'Arla sont si contents que ça
www.fwi.co.uk/Articles/04/01/2013/137032/Arla-Milk-Link-members-facing-price-drop.htm
PA25
le 12 Janvier 2013 08h26
@ cri crii, Bonjour, dis, pour toi c est quoi la definition d agriculture familiale ?
puz
le 12 Janvier 2013 12h47
la vache laitière qui broute? Vous savez bien que dans les faits, la VL ne sort plus de son étable (zéro grasing) et est traitée comme une poule pondeuse. Quand le plateau herbager choisira une race laitière capable de faire du lait à partir d'herbe et non à partir de compléments super coûteux et d'engrais polluants pour réaliser des ensilages trop riches et déséquilibrés, alors peut-être qu'on aura une vision respectueuse de l'environnement en région herbagère... Pâturages verts ne signifient pas respect des sols et des nappes phréatiques, vert chez vous signifie engrais azotés et minimum 4 coupes d'herbe...
JM Moreau
le 12 Janvier 2013 15h34
Excellente question M PA25. J'ai abordé ce problème à plusieurs reprises.
Le CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) propose la définition suivante, qui me paraît appropriée, car elle étend la notion de famille en se référant à un groupe "uni par des liens de parenté" et intègre l'aspect "transmission d'un patrimoine" :
"L'agriculture familiale se caractérise par un lien privilégié entre l'activité économique et la structure familiale. Ce lien influence la prise de décision en matière de choix des activités, d'organisation du travail et de gestion du patrimoine.
Traditionnellement, la notion d'agriculture familiale repose sur l'idée d'une identité entre famille et exploitation. L'unité de production est une famille c'est à dire entre autre, un groupe de travail dont les membres sont unis par des liens de parenté, un groupe qui se constitue et se renouvelle sur la base des relations familiales.
Cadre de l'activité familiale, l'exploitation fournit un revenu permettant d'assurer la subsistance du groupe et représente un patrimoine dont la transmission apparaît un objectif essentiel des stratégies de reproduction du groupe familial."
Avec une telle définition, il n'y a pas d'opposition avec l'agriculture industrielle : un groupe "uni par des liens de parenté" peut très bien gérer une étable de 2.500 vaches laitières en "zéro grasing" sur le plateau de Herve pour en tirer un revenu qui lui permet d'assurer sa subsistance (avec production d'électricité au départ du lisier), ou cultiver 1.000 hectares en Hesbaye ou dans le Condroz ... Ce qui compte, outre la relation "terre-capital-travail", c'est le processus de décision, c’est-à-dire le choix des activités, l’organisation du travail familial, la distribution des responsabilités et des revenus, la gestion des facteurs de production (terre, eau, semences, matières premières, équipements, crédits, ...) et la transmission du patrimoine familial. La dimension de la structur
JM Moreau
le 12 Janvier 2013 15h57
Suite
La dimension de la structure n'a rien à voir, contrairement à l'image d'Epinal que certains s'efforcent de maintenir : papa et maman qui vont transmettre une petite production et quelques hectares à un fiston qui ira vendre quelques fromages au marché pendant que sa femme trait chèvres et vaches ...
C'est oublier (ou refuser d'accepter) que l'évolution agricole contemporaine s’est traduite depuis une cinquantaine d’années par un accroissement sans précédent du capital utilisé par les agriculteurs et de la productivité du travail. Tandis que la surface par actif augmentait à un rythme soutenu au fur et à mesure de la reprise des exploitations les moins performantes et sans successeur par les exploitations les mieux dotées, le nombre d’exploitations agricoles et d'actifs ont diminué dans des proportions considérables. Et c'est cette taille de plus en plus grande, voulue par cette génération et la précédente, qui rend de plus en plus difficile la transmission du patrimoine et de l'activité. Ajoutons à cela les profondes mutations que connaît le modèle familial traditionnel ...
C'est pourquoi, revenir au système que regrette M Lecloux me semble un rêve éloigné de la réalité économique et sociologique actuelle.
Sylvanou
le 13 Janvier 2013 00h26
Cette definition me parait vraiment réaliste et censée!
Marcel
le 13 Janvier 2013 19h09
Peu importe la taille des exploitations, qu'elles soient familiales ou pas, les conditions actuelles sont pénibles pour tous.
le wallon
le 13 Janvier 2013 21h30
L'agriculture se plaind toujours, allez voir la pauvreté dans les villes, la pauvreté qu'il y a !!
richard
le 14 Janvier 2013 10h20
sans commentaire
www.dailymotion.com/video/xm7zlg_jean-ziegler-je-denonce-les-criminels-de-la-faim-dans-le-monde_news#.UPPMfvK9aSo
obelix
le 15 Janvier 2013 23h55
chaque agriculteur estime que la ferme ideale, c'est ....... la sienne !!!
et monsieur Lecloux n'echape pas à la regle .....
il fait paturer son troupeau, donc tout le monde doit faire paturer son troupeau...
il possede X vaches, donc tout le monde devrais avoir X vaches ......
etc etc ....
Mr Lecloux, votre exploitation ne ressemble en rien à celle que vous ont transmit vos parents !!!!! alors ne juger pas ceux qui aujourd hui voient plus "grand" ....
les jeunes s'installe sur des exploitation nettement plus grande que la moyenne !!! sont ils stupide ??
Benjy
le 16 Janvier 2013 23h33
Tient tu change de discour obelix??