Futur de l'agriculture
par JM Moreau, le 02 Décembre 2012 19h36
Pour comprendre une situation, M le libertarien-libertophil-etaphobe, il faut parfois prendre un peu de recul.
La PAC des débuts avait pour but, au sortir de la guerre, d'assurer une autosuffisance alimentaire dans les 6 EM fondateurs. Une politique de prix "incitatifs" et une protection des frontières a été mise en œuvre à cette fin. Avec succès, puisque l'agriculture européenne a produit des montagnes de beurre, de poudre de lait, de viande de bœuf, de céréales. Il a effectivement fallu mettre alors en place, en passant de 6 à 12 EM, sans toucher aux prix, des mesures "d'écoulement" et le contribuable a payé une deuxième fois. Depuis 1992, changement de politique : fini les prix garantis. En lieu et place, des "aides compensatoires", destinées à couvrir la différence entre prix du marché et anciens prix garantis, sauf pour le lait. Début des années 2000, le lait a rejoint le régime général et, OMC oblige, on a...
Pour comprendre une situation, M le libertarien-libertophil-etaphobe, il faut parfois prendre un peu de recul.
La PAC des débuts avait pour but, au sortir de la guerre, d'assurer une autosuffisance alimentaire dans les 6 EM fondateurs. Une politique de prix "incitatifs" et une protection des frontières a été mise en œuvre à cette fin. Avec succès, puisque l'agriculture européenne a produit des montagnes de beurre, de poudre de lait, de viande de bœuf, de céréales. Il a effectivement fallu mettre alors en place, en passant de 6 à 12 EM, sans toucher aux prix, des mesures "d'écoulement" et le contribuable a payé une deuxième fois. Depuis 1992, changement de politique : fini les prix garantis. En lieu et place, des "aides compensatoires", destinées à couvrir la différence entre prix du marché et anciens prix garantis, sauf pour le lait. Début des années 2000, le lait a rejoint le régime général et, OMC oblige, on a transformé les aides directes en soutiens au revenu sous forme de DPU et établi, par EM, des "enveloppes". Les 12 2 qui ont rejoint notre grande "famille" passée entre-temps à 15, n'ont pas bénéficié de ce régime et, à juste titre, demandent maintenant, d'être traités sur le même pied. Les DPU, basés chez nous sur "l'histoire de chaque exploitation" (en fait la moyenne des aides reçues en 2000, 2001, 2002 rapportée aux hectares ayant bénéficié de ces aides, auxquelles on a ajouté l'aide laitière un peu plus tard), sont considérés, plus de 10 ans après, comme anachroniques et devraient être remplacés par des payements qui vont dépendre de critères environnementaux (verdissement) pour une partie, laquelle s'ajoutera à un forfait. Toujours dans le cadre d'enveloppes par EM. Le graphique vous montre l'évolution des dépenses par catégorie.
Je suis d'avis que le système a véritablement anesthésié un grand nombre de nos producteurs qui comptent toujours sur les pouvoirs publics pour leur garantir leurs revenus. Nombreux sont ceux qui ne veulent pas entendre le message des pouvoirs publics : ce qui doit guider les entreprises agricoles, ce sont les signaux des marchés ... Et il n'appartient pas au contribuable de financer les inefficacités par des soutiens inconsidérés. Sur ce point, je partage votre opinion. Tout comme l'impérieuse nécessité de respecter les droits de propriété.
Reste à voir maintenant si "le marché", la fameuse "main invisible" est en mesure de donner les bons signaux en agriculture ... La théorie économique enseigne que l’ajustement de l’offre et de la demande sur un marché s’effectue spontanément, pour peu qu'aucune perturbation ne vienne entraver la formation de cet équilibre. Dans le cas de l’agriculture, ce dernier est toutefois fort difficile à obtenir. En agriculture, l'acte de production résulte, en effet, d’anticipations qui peuvent ne pas aboutir à la formation d’un équilibre. En agriculture, la décision de production précède sa réalisation, la raison principale ayant trait à l’inélasticité à court terme de la fonction d’offre et également à une faible élasticité de la demande. Dit autrement, la décision d’offre est prise à la période (t) mais en fonction d’un prix courant à la période (t-1) ... Ceci est traduit dans le le fameux modèle du Cobweb, dans lequel les fluctuations du marché peuvent être divergentes. Amplifiant la critique relative à l’ajustement spontané de l’offre et de la demande sur un marché, ce modèle ouvre la voie à la justification théorique autant que pratique de l’intervention de l’État dans les mécanismes du marché agricole ... Mais dans une économie globalisée, des mesures, pour être efficaces, doivent être prises de façon homogène à l’échelle internationale.
Pour en revenir à l'histoire, le secteur agricole, pour spécifique qu'il soit dans son fonctionnement et dans la variété des modèles de production, a joué un rôle décisif dans la croissance globale que l'Europe a connue à partir des années 50 : main-d’œuvre libérée pour l’industrie par la régression du volume de travail agricole et l’augmentation de gains de productivité en agriculture, croissance de la production agricole tirée par la dynamique de la consommation de masse, elle-même conditionnée par l’urbanisation et les compromis sociaux institutionnalisés autour de la formation du salaire, développement induit d’une industrie de la transformation …
Le futur de l'agriculture dépendra de la façon dont on l'articulera avec ce nouveau régime de croissance économique qui, en raison de la crise actuelle, en Europe comme dans le reste du monde, tarde à émerger.
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Des cher
007
le 03 Décembre 2012 17h06
C'est le futur de 2020, c'est trop tard.
C'est pour 2013 qu'il faut subvenir, après c'est le flou des couleurs.
etaphobe
le 03 Décembre 2012 18h51
Et j'oublie encore le délire climatique, BIO, anti-OGM, de la biodiveristé... sans oublier le "principe de précaution"....
richard
le 04 Décembre 2012 19h01
Sylvain Charlebois affirme que l'Europe et le Canada ont beaucoup à gagner en concluant un accord de libre-échange. Il consacre toutefois les trois quarts de son texte à s'attaquer gratuitement à la gestion de l'offre. Le Canada n'aurait rien à gagner à abandonner ce système et, au contraire, tout à perdre. Et il n'a pas à le faire pour conclure une entente.
La plupart des tentatives, ailleurs dans le monde, d'assurer un revenu suffisant aux producteurs de lait par la déréglementation ont échoué. Si nous avons la gestion de l'offre au Canada, c'est parce que ça fonctionne.
L'Europe a réformé son régime de soutien à la production laitière en 2007. Le prix du lait au producteur est fixé depuis par les transformateurs, au gré des cours mondiaux. Les subventions versées aux producteurs de lait européens ne suffisent pas. Ils en sont à leur deuxième crise majeure en trois ans et 150 000 d'entre eux auraient quitté la production selon leurs représentants.
suite
www.lapresse.ca/debats/votre-opinion/201212/03/01-4600203-producteurs-de-lait-la-gestion-de-loffre-plus-pertinente-que-jamais.php
JM Moreau
le 05 Décembre 2012 17h44
Vous oubliez la Nouvelle-Zélande M Richard.