Thèse réalisée par Monieur Leon Teller pour sauver nos fermes familiales
par le Pay, le 24 Janvier 2011 12h53
Plaidoyer pour une agriculture familiale et citoyenne
Propositions concrètes à l'intention des responsables politiques
Faut-il se résigner et accepter que, sur les 5500 fermes laitières qu'il y avait encore 2007 en Wallonie, un grand nombre ont cessé la production de lait? Le monde continuera bien de tourner. La production agricole sera assurée par de grandes exploitations modernes et perfor-mantes avec des contrôles sanitaires stricts. L'hygiène des aliments (de plus en plus homogé-néisés, pasteurisés, stérilisés) sera sans doute garantie. Que vouloir de plus?
Mais cette évolution ne s'arrêtera pas là. Les exploitations agricoles de plus en plus grandes ne pourront plus être transmises d'une génération à l'autre entre amoureux de la terre qui ne comptent pas leurs heures, qui ne prennent que quelques rares jours de congé par an et qui, à l'âge de la retraite, jouent encore un rôle actif et donnent u...
Plaidoyer pour une agriculture familiale et citoyenne
Propositions concrètes à l'intention des responsables politiques
Faut-il se résigner et accepter que, sur les 5500 fermes laitières qu'il y avait encore 2007 en Wallonie, un grand nombre ont cessé la production de lait? Le monde continuera bien de tourner. La production agricole sera assurée par de grandes exploitations modernes et perfor-mantes avec des contrôles sanitaires stricts. L'hygiène des aliments (de plus en plus homogé-néisés, pasteurisés, stérilisés) sera sans doute garantie. Que vouloir de plus?
Mais cette évolution ne s'arrêtera pas là. Les exploitations agricoles de plus en plus grandes ne pourront plus être transmises d'une génération à l'autre entre amoureux de la terre qui ne comptent pas leurs heures, qui ne prennent que quelques rares jours de congé par an et qui, à l'âge de la retraite, jouent encore un rôle actif et donnent un coup de main quotidien à leurs descendants. Les capitaux en jeu seront tellement importants qu'il est impensable que de jeu-nes agriculteurs disposent ou s'endettent de plusieurs millions d'euros pour reprendre la ferme familiale. Les agriculteurs de demain deviendront ainsi, dans un premier temps, des gestion-naires d'exploitations dont la propriété appartiendra à des actionnaires, des multinationales agroalimentaires ou des banques. Jusqu'au jour où ces propriétaires se rendront compte qu'ils peuvent gérer eux-mêmes des structures de plus en plus grandes. Le fermier sera alors rede-venu un ouvrier agricole. Comme il y a quelques siècles, le servage moderne aura ses sei-gneurs ? des institutions financières recherchant le profit à court terme pour satisfaire les ac-tionnaires ? et ses exécutants sans pouvoir, mais qui bénéficieront d'un temps de travail limité, de congés annuels et de règles de protection sociale. Et ces nouvelles sociétés agricoles sau-ront, elles, imposer leurs prix et exploiter, lorsque c'est commerciale¬ment rentable et au prix fort, les différentes fonctions d'une agriculture jouant également son rôle social (sur les plans écologique et éducatif).
Dans ce processus, la situation actuelle profite et profitera donc à certains: les grosses exploi-tations qui n'ont pas trop de charges d'investissement (ou disposent de ressources suffisantes ou d'un patrimoine immobilier permettant d'obtenir des crédits) et qui attendent que les plus petits déposent le bilan ou, désespérés, abandonnent le combat (s'ils le peuvent).
Il y a deux ans, au plus fort de la crise financière, le pouvoir politique a pleinement joué son rôle. Face aux dérives irresponsables des financiers, il a pris les choses en main en un temps record et évité l'effondrement brutal de l'économie. Même si beaucoup d'incertitudes demeu-rent quant à l'avenir. Le monde politique n'a pas invoqué le principe de non-ingérence de l'Etat dans les affaires des sociétés privées. Il a parfaitement agi comme élément stabilisateur. On peut donc espérer que les responsables politiques mesurent aussi les enjeux de la crise laitière et de ses retombées sur la société dans laquelle nous vivons. En dehors des drames humains qui touchent le monde de l?agriculture (particulièrement graves car toute une vie s'écroule), l'aspect le plus dramatique de cette crise n'est pas que quelques milliers d'agri-culteurs confrontés à une baisse de revenus de plus de 40% en un an devront changer de mé-tier (cette réalité touche aussi d'autres professions). Les conséquences à terme sont bien plus graves pour la collectivité.
Le système des quotas introduit il y a une vingtaine d'années a eu comme effet positif de sta-biliser le marché. Mais il présentait un inconvénient majeur de perpétuer une situation initiale injuste: celui qui disposait d'un bon quota était privilégié par rapport à l'agriculteur ayant un quota limité. Les possibilités d'achat de quota ont permis de rééquilibrer dans une certaine mesure les différences, même si les fermes mieux loties au départ pouvaient plus facilement accroître encore leur droit de produire. Le prix unique du litre de lait permettait à un grand nombre d'agriculteurs de survivre plus ou moins bien et à une minorité mieux loties de mettre de l'argent de côté ou d'agrandir leur exploitation.
L'idéal serait donc de mettre en place un système qui offre une stabilité suffisante pour per-mettre des investissements sans pour autant figer le marché.
Les propositions qui suivent visent clairement à promouvoir une agriculture familiale et ci-toyenne, c'est-à-dire en mesure de jouer un rôle social au niveau local. Contrairement à la po-litique agricole européenne qui jusqu'à présent défend la production, le système proposé a pour ambition de défendre la profession, c'est-à-dire les agriculteurs et une agriculture inté-grée dans le tissu social.
Dans un marché dérégulé, le prix impose sa loi. Pourquoi ne pas faire venir du lait des pays de l'Est ou même de Nouvelle-Zélande s'il est moins cher là-bas?
Parallèlement, m
par Pfff, le 12 Septembre 2024 10h03
Question technique et législative.
On commence à préparer les étables (aménagement/transformation et rénovation). Il nous faut des matériaux de différents endroits. On comptait transporter n
par Pfff, le 03 Septembre 2024 06h35
Une vraie impression d\'abandon. Autant du côté des politiques, zéro communication jusqu\'à présent ou alors, elle ne m\'est pas arrivée. Côté organismes et syndicats, j\'entends dire \"on évalu
par Benoît GEORGES, le 30 Août 2024 07h14
Les informations et évènements agricoles en province de Liège et en Wallonie diffusés par le SPW Agriculture, Direction de la Recherche et du Développement, Services extérieurs de Huy et de Malm
par Stechou , le 24 Août 2024 07h53
L\'année n\'est pas finie mais je trouve de pire en pire , jamais tranquille à ce demander si l\'enfer ne serai le paradis pour le secteur agricole en polyculture élevage ?
Hier en passant devant un
par Pfff, le 19 Août 2024 15h37
J\'avais démarré le post, et puis parti tout seul.
Je voulais répondre aux 2 sujets précédents en précisant aussi que le monde agricole lui-même se met lui-même des bâtons dans les roues. 2
par Benoît GEORGES, le 15 Août 2024 13h26
Les informations et évènements agricoles en province de Liège et en Wallonie diffusés par le SPW Agriculture, Direction de la Recherche et du Développement, Services extérieurs de Huy et de Malm
JM Moreau
le 24 Janvier 2011 16h31
Questions pour alimenter le débat :
1. Qui va gérer le "Fonds des laiteries" ?
2. Qui va alimenter le "Fonds des laiteries" et comment ?
3. Qui va financer le fonctionnement de ce Fonds ?
4. A quel niveau se situera ce Fonds ? Régional ? National ? Européen ? C'est important de le préciser car nous fonctionnons dans un marché unique.
5. Obligera-t-on tous les acheteurs à participer ? A préciser, car il n'y a pas que des laiteries qui achètent du lait. Chacun sait que des structures de transformation en circuit court (yaourt, fromages) ont adopté un statut de coopérative regroupant le producteur et un ou des membres de sa famille qui achète le lait à la ferme.
6. La thèse de M Teller analyse-t-elle l'effet de rente qu'un tel système induira, comme les quotas en ont induit un ?
7. Le Canada s'est fait tancer par l'OMC et a dû renoncer à un système de double prix. En quoi ce système ci, tel que présenté, satisfera-t-il aux préceptes de l'OMC alors que pour fonctionner il doit instaurer une protection aux frontières si l'on veut garantir que c'est le consommateur qui le financera in fine ?
Merci à M Le Pay pour ses réponses.
le Pay
le 24 Janvier 2011 18h35
Tout d'abord mr Moreau, je voudrais préciser que cette thèse n'est pas la mienne.
Comme il le dit lui même, il s'agit d'une piste de réflexion qui doit avoir pour préalable une volonté politique.Mr Teller est chef de comptabilité pour l'AWE dans 40 exploitations laitières et par conséquent se rend compte de la situation réelle des producteurs. C'est pour essayer de les aider et en tent que citoyen soucieux de son environnement et son alimentation qu'il à débuté cette réflexion. On ne peut que le féliciter pour son dévouement.
réponses patielles à vos questions:
1. 3. Qui gère et finance les Qutas actuellement ?;
2.Tout nouveau producteur à titre principal à droit au régime, Chaque année on refait la balance entre les laiteries.
4..Le fond doit sans aucun doute être au niveau Européen
5. Parler du membre de la famille qui va acheter son lait montre une certaine mauvaise foie mr Moreau ...
6. Tout agriculteur qui s'installe et dont l'agriculture est le revenu principal tomberait sous le régime, pas besoin de racheter des droits. Celà permettrait donc l'installation de nouvelles petites exploitatins et donc de nouveaux emploies.
7. Extrait de la thèse: Le producteur est payé pour son produit à un prix correct, sans aide à charge de l'Etat puis-que la différence est supportée par le consommateur comme c'est le cas pour tout autre pro-duit. L?impact pour le consommateur sera d?ailleurs minime, car seules les premières tran-ches de la production sont mieux rémunérées. (Le lait sera toujours moins cher qu?un litre d?eau minérale, pour un produit nettement plus riche et plus complexe !)
7. Extrait de la thèse: Comme il y a deux ans dans la crise financière, les responsables politiques doivent aussi jouer pleinement leur rôle et intervenir activement pour dénoncer les effets pervers du libéralisme préconisé par l'OMC sur le monde agricole. Un mauvais accord est en effet fait pour être remplacé par un meilleur!
E,ncore une fois ce n'est pas ma thèse Mr Morau mais je trou
le Pay
le 24 Janvier 2011 18h47
....trouve qu'elle tient vachement la route !
JM Moreau
le 25 Janvier 2011 11h51
Répondre à des questions par d'autres questions ne fait pas progresser le débat.
Et pour éviter une crise de foie, ma question 5 vise les structures créées par certains producteurs en aval (pour raisons fiscales principalement) afin de transformer et commercialiser leurs production.
Le système tel que proposé ne tient la route que si le marché est fermé aux importations. Il nécessitera aussi une très importante bureaucratie (dont le financement devra être précisé, ce que la proposition ne fait pas). Ces deux aspects ont été très clairement rejetés tant par le Conseil que par le PE. En outre nous sommes dans un marché européen unique.
En outre, je ne vois pas les grandes laiteries (certaines coopératives) fortement orientées à l'international (en général celles qui payent le mieux - cfr les données Eurostat et LTO), accepter de perdre en compétitivité.
007
le 25 Janvier 2011 17h44
Je ne connais pas bien la thèse de léon Teller, mais telle qu'elle m'est présentée, elle peut me paraître plausible car contrairement à l'aspect fiscal de jm Moreau, il existe les intérêts notionnels
dans lesquels un poisson peut s'orienter.....quand à vous dire que les coopérateurs de laiteries ne sont pas en accord avec leurs subalternes, il y a là un tollé qui se passe en 3 éme mi-temps...