Grippe aviaire : des poulets OGM pour enrayer sa propagation ?
par Ir JM Moreau, le 18 Janvier 2011 19h02
Pour rappel, certains virus de la grippe aviaire hautement pathogènes (le H5N1 de sinistre mémoire est considéré comme le plus susceptible d'engendrer une nouvelle pandémie de grippe chez les humains), constituent une menace majeure pour les élevages de volaille, sans compter leur dangerosité pour l'homme. Bien que moins médiatisée qu'il y a quelques années, la grippe aviaire continue en effet de faire des victimes. Récemment à Hong-Kong une personne a été retrouvée contaminée, suite à un voyage en Chine, et chaque année des cas sont diagnostiqués en Chine, en Égypte ou en Indonésie. Ce virus se transmet d'un oiseau à un autre par contact direct (par exemple lorsque les couples d'oiseaux régurgitent leur nourriture pour l'échanger) ou indirect (eau contaminée par des excréments).
Dans un article publié dans la revue Science du 14 janvier, des chercheurs de l'Institut Roslin de l'Université d'Édimbourg e...
Pour rappel, certains virus de la grippe aviaire hautement pathogènes (le H5N1 de sinistre mémoire est considéré comme le plus susceptible d'engendrer une nouvelle pandémie de grippe chez les humains), constituent une menace majeure pour les élevages de volaille, sans compter leur dangerosité pour l'homme. Bien que moins médiatisée qu'il y a quelques années, la grippe aviaire continue en effet de faire des victimes. Récemment à Hong-Kong une personne a été retrouvée contaminée, suite à un voyage en Chine, et chaque année des cas sont diagnostiqués en Chine, en Égypte ou en Indonésie. Ce virus se transmet d'un oiseau à un autre par contact direct (par exemple lorsque les couples d'oiseaux régurgitent leur nourriture pour l'échanger) ou indirect (eau contaminée par des excréments).
Dans un article publié dans la revue Science du 14 janvier, des chercheurs de l'Institut Roslin de l'Université d'Édimbourg en Écosse et de l'Université de Cambridge en Angleterre annoncent avoir généré des poulets génétiquement modifiés (transgéniques) qui ne transmettent pas le virus de la grippe aviaire aux poulets avec lesquels ils sont en contact. Cette modification génétique a le potentiel d'arrêter les épidémies de grippe aviaire de se propager dans les élevages de volailles. Cela permettrait non seulement de protéger la santé des volailles domestiques, mais pourrait également réduire le risque d'épidémie de grippe aviaire conduisant à de nouvelles épidémies de la grippe dans la population humaine. Les poulets sont en effet des hôtes potentiels de transition qui peuvent permettre à de nouvelles souches de la grippe d'être transmises à l'homme. Prévenir la transmission du virus chez les poulets devrait non seulement réduire l'impact économique de la maladie mais également le risque pour les personnes exposées à des oiseaux infectés. Ils précisent également que cette stratégie offre des avantages significatifs par rapport à la vaccination contre le virus car cette dernière permet encore au virus de circuler inaperçu chez les oiseaux et de pouvoir au passage muter ou développer une résistance.
Ces chercheurs ont mis en place un nouveau gène exprimant un ARN conçu pour fonctionner comme un leurre qui inhibe et bloque les polymérases du virus de la grippe et interfère donc avec la propagation du virus. La machinerie de réplication du virus est ainsi poussée à reconnaître la molécule leurre au lieu du génome viral, ce qui interfère avec le cycle de réplication du virus. Bien que les oiseaux transgéniques aient succombé lors de la première expérience, la transmission à la fois à des oiseaux transgéniques et non transgéniques a pu être empêchée : la sensibilité, principale difficulté du virus de la grippe aviaire hautement pathogène et la dynamique de la transmission ultérieure ont été contrôlées. Les chercheurs soulignent toutefois qu'il faudra des travaux beaucoup plus poussés pour obtenir des oiseaux vraiment résistants à la maladie mais que leur étude peut aider à développer des traits de résistance aux maladies dans les poulets d'élevage. Ils indiquent aussi que leur approche doit pouvoir s'appliquer à d'autres espèces telles que le porc, le canard, la caille ou la dinde. Pour l'équipe de recherche, les technologies GM permettent d'introduire de nouveaux gènes qui n'existent pas dans la nature, mais qui sont basés sur leur connaissance approfondie de la biologie moléculaire des virus. « Nous pouvons cibler spécifiquement ces virus pour les empêcher de se reproduire. », ont-ils ajouté.
Pour les chercheurs, l'utilisation de modifications génétiques qui ne peuvent être obtenues par les méthodes classiques d'élevage, démontre le potentiel des OGM pour améliorer le bien-être animal dans le secteur de la volaille. L'équipe estime également que la modification génétique réalisée est sans danger pour les poulets et surtout pour les consommateurs de poulet (vont-ils apprécier ?). Les chercheurs vont plus loin et suggèrent que leur technologie a le potentiel de stimuler la production alimentaire, de réduire les coûts et de répondre au réel problème de l'équilibre alimentaire dans le monde avec l'augmentation de la population.
Mais que les rebelles aux OGM se rassurent : avant de les retrouver dans nos assiettes demain, il y a un pas qui est loin d'être franchi.
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le 18 Janvier 2011 20h37
Mais qui va encore élever des poulets en Belgique ? Mr Moreau
Au prix des aliments actuels, c'est vrai ils sont tous contaminés par la volatilité vers le haut mais les abattoirs fixent les prix d'hiver = gel sur toute la saison.. alors loin de penser aux autres chinoiseries d'OGM . Méfiez vous seulement des gibiers libres naturellement autorisés par notre grand protecteur indigène : l'Afsca qui cherche cependant du boulot pour remplir le budget
... chercheur de petites salmonelles....