GES : le secteur agricole néo-zélandais mis sous quota d’émissions
par Ir JM Moreau, le 04 Janvier 2011 06h34
Pour rappel, la Nouvelle-Zélande a supprimé les subventions à son agriculture en 1984. Avec ses systèmes herbagers, ses paysages verdoyants et ses espaces naturels, la filière laitière néo-zélandaise s’est depuis plusieurs années prévalue d’une image clean and green (propre et verte) dans ses relations commerciales. Elle est donc attentive à son impact sur l’environnement et intègre progressivement les différentes préoccupations qui émergent au niveau international : qualité de l’eau, réchauffement climatique en lien avec les émissions de gaz à effet de serre, gestion quantitative de l’eau, consommation d’énergie, biodiversité...
Dans ce pays, l’agriculture pèse, à elle seule, 47% des émissions de gaz à effet de serre (à comparé aux 9% estimés en région wallonne !). La Nouvelle Zélande est donc obligée de limiter les émissions de l'agriculture afin de respecter les accords de Kyot...
Pour rappel, la Nouvelle-Zélande a supprimé les subventions à son agriculture en 1984. Avec ses systèmes herbagers, ses paysages verdoyants et ses espaces naturels, la filière laitière néo-zélandaise s’est depuis plusieurs années prévalue d’une image clean and green (propre et verte) dans ses relations commerciales. Elle est donc attentive à son impact sur l’environnement et intègre progressivement les différentes préoccupations qui émergent au niveau international : qualité de l’eau, réchauffement climatique en lien avec les émissions de gaz à effet de serre, gestion quantitative de l’eau, consommation d’énergie, biodiversité...
Dans ce pays, l’agriculture pèse, à elle seule, 47% des émissions de gaz à effet de serre (à comparé aux 9% estimés en région wallonne !). La Nouvelle Zélande est donc obligée de limiter les émissions de l'agriculture afin de respecter les accords de Kyoto. La mise sous quota en agriculture ne concerne que les émissions de méthane (élevage : 9,6 mio de bovins et plus de 40 mio d'ovins pour 4 mio d'habitants) et d’oxyde nitreux (engrais) qui représentent 96% des émissions totales du secteur. Les consommations d’énergie sont par ailleurs sous quota énergétique depuis 2010.
Sont concernés tous les éléments de la chaine de production agroalimentaire, depuis des éleveurs jusqu’à l’exportation de produits laitiers par exemple. Leurs émissions seront calculées sur la base forfaitaire d’un ratio carbone par tonne de produits transformés (lait et viande) ou d’engrais utilisés, à l’exception des filières de production d’œufs et d’animaux vivants, dont les producteurs recevront directement les quotas.
Cette mise sous quotas sera effective en 2015. Dès 2011, les entreprises devront déclarer leurs émissions, ce qui servira à caler le dispositif sur la période 2011-2014. L’attribution de crédits «carbone» aura pour base 90 % des émissions moyennes constatées. Puis ces crédits seront réduits de 1,3% par an.
Par la suite, un système de quota à la ferme sera généralisé si la faisabilité et l’intérêt sont démontrés. Dans un premier temps, les transformateurs répercuteront, sur les producteurs ou les consommateurs, les coûts des crédits «carbone» à acquérir ce qui limite le caractère incitatif sur les producteurs.
Cependant, des programmes de réduction d’émissions peuvent conduire à abaisser les ratios d’émission avec par exemple, des inhibiteurs de nitrification, de nouvelles pratiques culturales ... ou en augmentant les performances (plus de produit par animal réduit les émissions par unité de produit ...).
La recherche est très mobilisée sur ce thème afin de pouvoir proposer des solutions aux éleveurs, et à cet effet, la Nouvelle-Zélande investit 130 millions $ en recherche et développement pour les programmes en cours. Le gouvernement et le secteur ont créé le Pastoral Greenhouse Gas Research Consortium. J'ai aussi signalé il y a quelques mois que dans la foulée de Copenhague, 30 Etats industrialisés ou en voie de développement,se sont regroupés au sein de l’Alliance mondiale pour la recherche sur les gaz à effet de serre, leur première réunion s'étant tenue en Nouvelle Zélande, pionnière en la matière.
Les Néo-zélandais sont ainsi les seuls au monde à ce jour à mettre les secteurs forestiers et agricoles sous le régime des crédits d’émission carbone.
En lait, ce qui se passe dans ces contrées lointaines affecte l'Europe, même si leur production ne représente que 3% de la production mondiale. En 30 ans, le cheptel a doublé et la production a triplé. Même si les coûts moyens de production ont augmenté ces dernières années (intensification, rémunération des capitaux, contraintes environnementales), ils restent bien en deçà des nôtres et la compétition sur le marché mondial promet de continuer à être rude, même très rude… La filière laitière néo-zélandaise annonce une croissance de l’ordre de 30% dans les dix prochaines années qui, comme l’expansion des dix dernières années, reposerait sur la poursuite de l’intensification fourragère et la conversion des fermes ovines au lait, notamment dans l’île du Sud.
Il se pourrait toutefois que les contraintes environnementales ne permettent pas d'atteindre ces objectifs.
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le 05 Janvier 2011 08h39
Nouvelle diversion. Encore plus malin que d'augmenter les quotas comme on fait en Europe. ON les prévient à l'avance, donc pour avoir un beau quota GES, les néo-zélandais vont traire encore plus jusqu'en 2015, d'ou nouvelle saturation du marché laitier et La naissance d'un nouveau commerce parasite à notre travail. Hier c'était le droit de vendre vendre son lait, c'est bientot le droit de produire parce qu'on pollue et demain quel sorte de quota va t-on inventer ? Payer un droit pour recevoir une rémunération équitable peut-etre ?