par lr JM Moreau, le 08 Novembre 2010 09h17

Dans mon billet relatif aux « fuites » concernant le futur de la PAC, je faisais part de trois options présentées par la Commission européenne dans son projet de communication en vue de redéfinir la nouvelle Pac. Une d'entre elles consistait en l’« abolition du soutien des marchés et des revenus ». Heureusement, cette option ne semble pas avoir les faveurs du Commissaire, contrairement à celle « d'un soutien plus équilibré, plus ciblé et plus durable ». Pourtant, des agro-économistes européens soutiennent l'idée extrémiste d’une PAC « pour les biens publics européens », supprimant les aides directes du premier pilier pour ne rémunérer que les objectifs environnementaux. Selon ce groupe (Reform the CAP - www.reformthecap.eu),  les aides devraient être progressivement orientées en faveur de la biodiversité, de la réduction des effets du changement climatique, de la gestion de l’eau, de la cons...

Dans mon billet relatif aux « fuites » concernant le futur de la PAC, je faisais part de trois options présentées par la Commission européenne dans son projet de communication en vue de redéfinir la nouvelle Pac. Une d'entre elles consistait en l’« abolition du soutien des marchés et des revenus ». Heureusement, cette option ne semble pas avoir les faveurs du Commissaire, contrairement à celle « d'un soutien plus équilibré, plus ciblé et plus durable ». Pourtant, des agro-économistes européens soutiennent l'idée extrémiste d’une PAC « pour les biens publics européens », supprimant les aides directes du premier pilier pour ne rémunérer que les objectifs environnementaux. Selon ce groupe (Reform the CAP - www.reformthecap.eu),  les aides devraient être progressivement orientées en faveur de la biodiversité, de la réduction des effets du changement climatique, de la gestion de l’eau, de la conservation des paysages, du bien-être animal, etc... Une thèse qui donne la priorité au rôle environnemental de l’agriculture, le reste devant suivre grâce au marché, y compris la rémunération du travail de l’agriculteur. Ce groupe critique fortement la position commune franco-allemande, car elle ne permettrait pas de saisir l'opportunité d'une profonde réforme. Ce groupe d'agro-économistes, qui se dit conforté par le Conseil consultatif scientifique du ministère fédéral de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la protection des consommateurs en Allemagne et du Conseil économique et social des Pays-Bas, recommande de baser la réforme sur cinq principes directeurs. 1. Ciblage sur les biens publics: toutes les subventions devraient être étroitement liés à la fourniture de biens publics; 2. Respect de l'environnement: l'utilisation durable des terres devrait devenir l'objectif central de la PAC (protection de la biodiversité, atténuation du changement climatique et gestion responsable de l'eau); 3. Orientation vers le marché: la PAC devrait se fonder sur le principe qu'un bon fonctionnement des marchés plutôt que l'intervention étatique est le meilleur moyen de réaliser un secteur agricole orienté vers la demande, innovant et compétitif. Il faudra donc veiller à ce que subventions et prix faussent la production aussi peu que possible et à supprimer les subventions à l'exportation. 4. Sécurité alimentaire mondiale: l'UE devrait promouvoir la sécurité alimentaire mondiale grâce à un système commercial ouvert, au soutien à la productivité agricole dans les pays en développement, à l'atténuation du changement climatique et à la préservation de sa capacité de production durable propre; 5. Subsidiarité: la PAC devrait se concentrer sur les objectifs et les instruments de la politique pour laquelle la coordination à l'échelle de l'UE crée la plus grande valeur ajoutée. Ces économistes, qui se veulent défenseurs de l'environnement (pour être dans l'air du temps ?), oublient manifestement que le développement durable comprend deux autres piliers : l’homme et l’économie.

   

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AGRIBXL

le 09 Novembre 2010 11h20

Bonjour, ECIPE est une des deux 'organisations' anti-PAC les plus visibles à Bruxelles. En fait ils sont plutôt anti-production agricole en Europe qu'anti-Pac. Et il est bien beau de présenter des études faites par des économistes de haut niveau car, des= parfois2... De plus avez vous examiner qui compose ECIPE? www.ecipe.org/people  Qui là dedans a intérêt à avoir une agriculture productive en Europe???. La deuxième organisation qui supporte cette étude est le the German Marshall Fund of the United States (GMF) voir milieu de cette page www.reformthecap.eu/Valentin-Zahrnt  Et souvenez vous (Monsieur Moreau je suis sur que ce sera facile pour vous) d'un lobbying qui a demandé que soit publié le montant des aides PAC perçues par les agriculteurs. (voeux exaucés) Cette organisation est farmsubsidy.org qui est portée à Bruxelles par M Jack Thurston et ce Monsieur était comme par hasard Transatlantic Fellow at the German Marshall Fund of the US from 2005 to 2010. Ils animent d'ailleurs un blog lui et M Zahrnt... capreform.eu/  Si vous avez un peu de temps libre googlez les noms de ces personnes et vous verrez ils feraient de bons professeurs de lobbying... Au plaisir de lire vos réactions, il y a totalement parti pris dans mes propos mais j'aime mon métier et j'apprécie qu'on le respecte...

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JM Moreau

le 09 Novembre 2010 22h41

@AGRIBXL Merci pour vos précisions. Si vous pensez que je partage les idées de ce groupe de lobbyistes, détrompez-vous rapidement ! Relisez d'ailleurs mon dernier paragraphe : utiliser l'argument de l'environnement et de la durabilité comme ils le font biaise complètement l'argumentation pour tenter de s'allier les coalisés du sauver la planète à leurs thèses. Je pense cependant qu'il est utile de porter à la connaissance des lecteurs de ce site que d'autres positions sont exprimées, parfois avec plus de force que celles de ceux qui veulent une agriculture performante qui assure des revenus convenable aux producteurs. Il est en effet nécessaire de savoir qu'il existe beaucoup de jeux d'influences, certaines positions étant relayées par des EM et non des moindres. Vos contacts à la Commission vous permettent certainement de comprendre cela. Bien à vous.

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AgriBXL

le 10 Novembre 2010 11h35

@ M Moreau Rassurez vous j'avais bien perçu le but pour lequel vous avez publié cet article et ainsi que votre opinion. C'était une très bonne idée et c'est pour ça que je l'ai complété. Le comice de Gembloux vient à la DG Agri et au Parlement le 30 novembre en ma compagnie. Il reste des places dans ce groupe, je vous envoie le programme de la journée. Au plaisir

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François

le 10 Novembre 2010 13h48

Le problème de base concernant les aides PAC (surtour les aides du premier pilier) est qu'elles sont de moins en moins défendables aux yeux de l'opinion publique. Plus de 40% du budget européen est prélevé par la PAC, je sais ce chiffre est archi connu, mais justement... La mise en place d'un verdissement des aides PAC permet de les légitimer tout en permettant aux agriculteurs de maintenir un niveau de revenu acceptable. Nous allons tout doucement avoir deux méthodes de gestion sur l'exploitation agricole : - la pêche aux aides qui deviendra un sport très rentable - la gestion purement économique qui consisetra à trouver des axes de rentabilités sans aides publiques. Est-ce vraiment une mauvaise chose ?

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AgriBXL

le 12 Novembre 2010 08h31

@ François. En effet la PAC représente environ 40% du budget européen mais c'est égal à 10 euros/mois/citoyen européen ou égal à environ 0.5% de toutes les dépenses publiques dans l'UE. N'est-ce donc pas justifiable? Pour la répartition des aides PAC: Vous connaissez beaucoup d'agris qui étaient pour le découplage? Et pour les méthodes de gestion, vous avez totalement raison sauf que c'est déjà le cas depuis quelques années... Ce qu'il faut c'est un verdissement raisonné et constructif via le renforcement de notre autonomie en protéine via une augmentation de la production de protéine végétale (et pas via une réduction de la consommation en externalisant notre production de viande)

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