OGM qui va décider ? Chaque pays ?
par prophète (via Le Monde), le 13 Juillet 2010 19h58
José Bové : Les lobbies sont tous basés à Bruxelles, et essaient d'imposer leurs objectifs, dont les OGM, à la Commission, mais aussi au Parlement. Néanmoins, on sent de plus en plus de résistance au sein du Parlement européen sur les questions qui touchent à l'alimentation et à la santé. Et le dernier vote du Parlement pour interdire la viande clonée et les nanoparticules dans les produits alimentaires en est la preuve. Maxime : J'aurais voulu savoir si vous n'étiez pas trop découragé par ces multinationales assoiffées d'argent qui feraient n'importe quoi afin de commercialiser leurs semences ? Gardez-vous toujours espoir ? Depuis douze ans que ce combat a commencé contre les semenciers OGM, nous avons malgré tout obtenu un résultat important qui est une affirmation de l'opinion publique européenne contre les OGM dans l'agriculture et dans l'alimentation. Et le Parlement, la semaine passée, à Strasbourg, a majori...
José Bové : Les lobbies sont tous basés à Bruxelles, et essaient d'imposer leurs objectifs, dont les OGM, à la Commission, mais aussi au Parlement. Néanmoins, on sent de plus en plus de résistance au sein du Parlement européen sur les questions qui touchent à l'alimentation et à la santé. Et le dernier vote du Parlement pour interdire la viande clonée et les nanoparticules dans les produits alimentaires en est la preuve. Maxime : J'aurais voulu savoir si vous n'étiez pas trop découragé par ces multinationales assoiffées d'argent qui feraient n'importe quoi afin de commercialiser leurs semences ? Gardez-vous toujours espoir ? Depuis douze ans que ce combat a commencé contre les semenciers OGM, nous avons malgré tout obtenu un résultat important qui est une affirmation de l'opinion publique européenne contre les OGM dans l'agriculture et dans l'alimentation. Et le Parlement, la semaine passée, à Strasbourg, a majoritairement dit qu'il était favorable à l'étiquetage des produits issus d'élevage qui consomment des OGM. Ce qui montre que les choses sont en train d'évoluer dans le sens d'une agriculture sans OGM. isabelle : Qu'est-ce qui vous inquiète dans la proposition de la Commission ? Après tout, c'est un peu comme si elle rendait aux Etats leur libre choix dans ce dossier ? Il y a une double inquiétude dans les propositions de la Commission. Ces dernières s'inscrivent dans un cadre où le commissaire Barroso dit très clairement qu'il est, lui, favorable à l'extension des OGM à l'intérieur des frontières européennes. Les propositions qui sont faites par le commissaire Dalli aujourd'hui même constituent le cadre pour faire entrer ces OGM. Il y a plusieurs problèmes : le premier est un affaiblissement de l'organe d'évaluation de l'EFSA (AESA : agence européenne de sécurité des aliments), avec notamment la mise en avant de l'équivalence en substances qui est le cheval de Troie qui avait été utilisé aux Etats-Unis au lancement des OGM. Deuxièmement, la proposition de Dalli est une fausse bonne réponse, car la renationalisation des OGM va poser des problèmes en terme de commerce intra-européen. Puisqu'il n'y a pas de contrôle par les Etats à leurs frontières, les produits OGM pourront circuler dans tous les sens et contaminer l'alimentation des consommateurs dans la mesure où il sera impossible d'organiser des filières alimentaires distinctes. Dans ce registre, le commissaire Dalli dit que les mesures prises par les Etats doivent être en conformité avec le traité, en particulier en ce qui concerne le principe de non-discrimination entre les productions nationales et les productions non nationales. Autre problème posé par cette renationalisation : la distorsion de concurrence pour les agriculteurs biologiques. En effet, entre un agriculteur biologique d'un pays où les OGM sont interdits et un producteur biologique d'un pays où ils sont autorisés, leur capacité de vendre sous label bio sera complètement différente. Ces deux premières raisons amèneront clairement des risques de conflit entre Etats qui ne pourront trouver leur solution que devant la Cour européenne de justice. Dernier problème : le casse-tête face à l'OMC. En effet, les 27 Etats membres sont aujourd'hui représentés par la Commission européenne face à l'OMC. Or quelle va être l'attitude des entreprises comme Monsanto et autres ? Vont-elles se retourner contre les Etats via par exemple les Etats-Unis ou l'Argentine, et quelle sera la réaction de la Commission ? Défendra-t-elle sa propre proposition de laisser faire ou soutiendra-t-elle les pays qui auront décidé d'interdire l'usage des variétés OGM ? TVR : L'Europe ne risque t-elle pas de se priver d'une grande partie de l'innovation et de l'investissement en recherche et développement (R&D) en adoptant une position trop ferme sur ce thème ? Des groupes européens comme Bayer Crop délocalisent leurs travaux de R&D. Je ne pense pas qu'aujourd'hui la principale innovation en matière agricole soit les OGM. Je pense qu'il y a véritablement matière à développer l'agriculture à partir de la biodiversité, notamment en favorisant une recherche participative entre agriculteurs et chercheurs. Cela notamment en raison des changements climatiques et des nécessités de faire face à des nouvelles contraintes liées soit au manque d'eau, soit à des conditions agronomiques nouvelles. charles : 'La science doit nous montrer la voie à suivre' - cette phrase de John Dalli dans Le Monde de cet après-midi est à elle seule inquiétante, qu'en pensez vous? La science, quand elle a pour objectif la connaissance, ne peut pas avoir de limites. Mais croire aujourd'hui que toutes les technologies élaborées en laboratoire peuvent avoir leur utilité relève du domaine de la superstition. Il y a aujourd'hui nécessité d'évaluer les choix technologiques issus de la recherche à partir de critères scientifiques, écologiques, économiques, sociaux et éthiques. Et ce n'est que cette évaluation qui peut légitimer l'entrée dans le domaine social d
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