L’agriculture, en plein marasme, tient salon

par france-info, le 26 Février 2010 09h10

La fine fleur du secteur agricole français est réunie au Salon international de l’agriculture (SIA) jusqu’au 7 mars. Le succès populaire de cette vitrine française de la France des terroirs cachera mal, cette année, le profond désarroi qui frappe la filière. Les organisateurs s’attendent à des débordements de la part d’une profession au bord du gouffre... En première ligne : les producteurs de lait. Fer de lance de la contestation du monde agricole, après leur grève de l’automne dernier, les producteurs laitiers indépendantes (Apli) et la Coordination rurale ont prévu d’organiser lundi un 'forum' sur les quotas laitiers et la volatilité des prix. Mercredi, c’est la Confédération paysanne, autre syndicat minoritaire, qui monte au créneau pour dénoncer 'des revenus en berne'. Doux euphémisme. Car l’année dernière, les revenus des agriculteurs, toutes filières confondues, ont chuté de plus d’un tiers. Un coup dur après une année 2008 déjà très difficile : - 20%. Cette 47e édition du SIA s’ouvre donc 'dans une ambiance lourde, comme jamais vu', de l’aveu même des organisateurs. Dans ce contexte, la FNSEA 'ne peut écarter' des débordements. Est-ce par crainte d’une confrontation avec des paysans en colère, que le président Sarkozy s’est fait porter pâle ? Pour la première fois depuis le début de son quinquennat, Nicolas Sarkozy ne sera en effet pas présent pour inaugurer le salon – de retour du Rwanda, il enchaîne directement sur un week-end avec Carla. Le chef de l’Etat devrait en revanche clôturer le salon, le week-end prochain. L’on se souvient que la première participation du président Sarkozy avait été marquée par le fameux 'Casse-toi, pauv’con ! à l’adresse d’un visiteur qui ne voulait pas lui serrer la main. Le ministre de l’Agriculture, lui, n’y coupera pas. Bruno Le Maire sera même accompagné du nouveau commissaire européen à l’Agriculture, le Roumain Dacian Ciolos. Un 'signal fort', selon le ministre, au moment où l’Europe renégocie, dans la douleur, la Politique agricole commune (PAC) dont la France est la principale bénéficiaire. [...]

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