Production laitière en Amérique du Sud - Perspectives
par Ir JM Moreau, le 27 Janvier 2010 06h45
L'Amérique du Sud est bien connue, et à juste titre crainte, pour sa production de viande. Elle prend aussi de plus en plus d’importance comme région exportatrice de produits laitiers. A côté des USA, au cours des cinq dernières années, ce sont le Brésil et l'Argentine qui ont enregistré la plus grande croissance d’exportations nettes de produits laitiers. Les marchés traditionnels pour les exportations de produits laitiers des pays sud-américains sont leurs voisins. Il faut aussi relever, car cela nous concerne, que lorsque les transformateurs sud-américains de lait cherchent à exporter sur des marchés plus éloignés, leur marché d'exportation tend à être l'Afrique plutôt que l'Asie. Ceci met donc les exportations sud-américaines de produits laitiers en concurrence directe avec les exportations de l’UE sur les marchés africains qui étaient historiquement nos marchés 'naturels' pour les poudres de lait. I...
L'Amérique du Sud est bien connue, et à juste titre crainte, pour sa production de viande. Elle prend aussi de plus en plus d’importance comme région exportatrice de produits laitiers. A côté des USA, au cours des cinq dernières années, ce sont le Brésil et l'Argentine qui ont enregistré la plus grande croissance d’exportations nettes de produits laitiers. Les marchés traditionnels pour les exportations de produits laitiers des pays sud-américains sont leurs voisins. Il faut aussi relever, car cela nous concerne, que lorsque les transformateurs sud-américains de lait cherchent à exporter sur des marchés plus éloignés, leur marché d'exportation tend à être l'Afrique plutôt que l'Asie. Ceci met donc les exportations sud-américaines de produits laitiers en concurrence directe avec les exportations de l’UE sur les marchés africains qui étaient historiquement nos marchés 'naturels' pour les poudres de lait. Ils ne concurrencent donc que très peu la Nouvelle Zélande sur les marchés asiatiques. Brésil Traditionnellement le Brésil était un importateur net de produits laitiers. Les exportations brésiliennes de produits laitiers se sont développées au cours des dix dernières années et le Brésil a acquis une position d’exportateur net depuis 2004. La façon dont le Brésil continuera à augmenter ses exportations ne dépend pas seulement de la croissance de sa production, mais également de l'expansion de sa consommation interne Le potentiel pour une croissance de la consommation domestique existe, la consommation actuelle per capita étant par comparaison avec l'Argentine environ un tiers plus faible. On estime que la combinaison de la croissance démographique et celle du revenu moyen devrait amplifier la consommation brésilienne à moyen terme. La croissance économique du Brésil devrait connaître un taux plus élevé que celui des économies plus développées et ceci signifiera que la croissance de la consommation devrait être forte. La réduction des inégalités de revenus et l’augmentation de la classe moyenne brésilienne devraient également faciliter la croissance de la consommation des laitages. De façon générale, la croissance de la consommation sera concentrée vers les fromages et les laits de consommation, voire les laits fermentés avec une croissance plus modeste de la consommation des laits en poudre. La croissance de la demande du lait de consommation sera tirée par les familles à revenu modeste et sera rencontrée par la production indigène. Les familles aux revenus moyens tireront la croissance de la consommation de fromages et de laits fermentés. Le taux de croissance de la production laitière brésilienne s’est accéléré ces dernières années. Les projections de FAPRI indiquent que la croissance de la production s’accélérera encore d’ici 2015 et d'ici là il est possible que par rapport à 2000, la production double. L'OCDE a une position moins optimiste vis à vis de la croissance potentielle du Brésil en comparaison avec FAPRI. Les systèmes agricoles brésiliens sont en général peu intensifs. C'est également vrai pour la production laitière, principalement basée sur l’herbe, avec un rendement moyen par vache de 1.700kg, lequel ne peut pas être comparé aux systèmes de pâturage d’Irlande ou de Nouvelle Zélande. Il existe aussi des exploitations intensives basées sur une alimentation sèche, mais elles représentent un petit pourcentage de la production. Il y a une grande marge d’augmentation des rendements sans impact excessivement défavorable sur les coûts de production. Ceci signifie que l'excédent exportable de produits laitiers du Brésil continuera à augmenter ces prochaines années. Le marché intérieur croissant pour le fromage et le lait de consommation sera en grande partie satisfait par la production locale ce qui signifie que les exportations supplémentaires devraient concerner surtout la poudre complète et à plus faible degré le couple poudre de lait écrémé/beurre. Les incertitudes éventuelles quant à la façon dont la production laitière brésilienne évoluera tiennent à la concurrence pour la terre d’autres spéculations, notamment les agro-carburants. En outre, l'absence de soutien gouvernemental au secteur pourrait l’handicaper face à la future volatilité des prix. Argentine La croissance de la production argentine devrait suivre la demande croissante. Il n’y aura qu’une place limitée pour des exportations additionnelles. L'intervention du gouvernement a provoqué une perte de confiance des producteurs en Argentine et ceci a eu comme conséquence une stagnation de la production laitière ces dernières années. Les prix internationaux élevés ont amplifié les exportations en 2007 et 2008, ce qui a induit des pressions inflationnistes sur le marché domestique des produits laitiers et le gouvernement à introduit des taxes à l'exportation pour contenir la hausse des prix internes. A moyen terme on projette que la croissance de la production réapparaîtra, permettant à la production laitière de croître de 20 % d
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