Lait : reprise des prix à l'international

par Ir JM Moreau, le 12 Octobre 2009 10h29

IlIl apparaît clairement que le redressement des prix sur le marché international pour tous les produits laitiers est désormais une réalité. Par exemple, dans le dernier Bulletin du Conseil de l'US Dairy, le prix pour le lait écrémé en poudre est constaté en hausse, passant de 1.985 $ la tonne au printemps à 2.350 $, celui de la poudre de lait entier passe de 2.165$ à 2.800$, du cheddar de 2.600 $ à 3.000 $, du beurre de 2.000$ à 2.400$, du lactosérum en poudre de 600 $ à 800 $, du lactose de 425 $ à 800 $. Ce n’est peut-être pas encore le niveau connu avant le boom de 2007, mais la tendance, selon les analystes, permet de raisonnablement penser que l’on pourrait rapidement sortir de la crise actuelle. Les prix de l'UE sont repassés au-dessus des prix d'intervention, et les prix de vente aux enchères en Irlande du Nord et en Nouvelle-Zélande (Fronterra) ont également poursuivi la hausse entamée voici peu...

grèvite
le 12 Octobre 2009 12h01

Chez moi la laiterie m'a toujours dit que, entre le moment où le lait remonte sur les marchés et la hausse en ferme, il y a six mois d'écart. D'ici là il y aura beaucoup de producteur en moins......

le wallon
le 12 Octobre 2009 12h36

Reçu aujourd'hui le payement de Septembre chez Walhorn, le prix de base est passé de 20 à 20,50 €/100 litre . Prix payé tvac + prime divers à 47.1 % de MG et 37.4% de Protéine : 27, 50 € / 100 litre . Ce que 'gréviste 'dit est assez juste car certaines laiteries comme Walhorn ont des contrats et tant que ceux ci ne sont pas renouvellés avec un meilleur prix, le prix payé aux producteurs restera bas encore un certain temps . C'est quand même tous des salopards,tous des profiteurs .....!

AgriBrussels
le 12 Octobre 2009 13h14

Toujours un plaisir de vous lire Monsieur Moreau que ce soit ici ou dans le Sillon Belge. Une petite question: Ne trouvez vous pas qu'en maintenant un Euro si fort par rapport aux Dollars et à beaucoup d'autres monnaies. Nous serons toujours désavantagés sur une bonne partie de nos produits agricoles côtés en Dollars US sur les marchés mondiaux? Et ce même si on y 'gagne' avec le pétrole et le soja. Un système de cours mondiaux des produits agricoles en Dollars US a-t-il encore raison d'être aujourd'hui? Ou c'est l'Europe qui est en faute en choisissant une position monétaire si forte mais qui nous rend faible? Les producteurs Danois ne sont-ils pas avantagés par rapport à nous au sein même de l'UE? En espérant recevoir votre avis sur ces questions. Si d'autres ont une réponse constructive, qu'ils n'hésitent pas...

lait caillé
le 12 Octobre 2009 13h38

je veux bien admettre vos théorie mais comme les laiteries belges ont des contrats soit avec la france ou l'allemagne ce sont eux qui ont le bénéfice et nous nous devons admettre notre prix qui est une moyenne de 3 laiteries wallones

cricri
le 12 Octobre 2009 14h08

@AgriBrussels Pourriez-vous donner quelques explications supplémentaires? Je ne saisis pas bien l'objet de votre réflection. Merci

herbagère
le 12 Octobre 2009 14h51

Il est incontestable que les cotations remontent. Ils y a donc lieu de se pauser quelques questions: 1 pourquoi remontent-elles 2 pour combien de temps 3 quand notre lait va-t-il augmenter ? Je ne vais pas faire de grand discours mais la réponse variera certainement en fonction de la personne qui répond. Imaginons que la commissaire européenne soit interrogée ? R1 parce que la crise est terminée er que nous avons activé les bons outils pour l’enrayée. R2 pour une période indéterminée. R3 ce n’est pas nous qui payons le lait Si moi je devais répondre : R1 il y a manifestement un effet grève du lait mais aussi le résultat du stockage européen. Donc en résumer une diminution de l’offre sur un marché inquiet du à l’agitation causé par les différentes actions de l’EMB. R2 Tant que l’offre reste inférieur à la demande. Attention à la réintroduction de stocks européens !!! R3 les cotations actuelles correspondent aux niveaux des contrats réalisés semaine 42 Pour être plus claire le lait de septembre est vendu sur des contrats réalisé +/- 8 a 10 semaines plus tôt, soit encore au niveau de l’intervention ou un peu plus haut. Le début de la hausse date d’ailleurs de cette époque et fut beaucoup moins rapide que celle que nous connaissons aujourd’hui. Il faut donc espérer un hausse d’abord lente du prix durant encore deux ou trois mois et espérer que l’embellie n’insiste pas à la surproduction, ce qui serait catastrophique pour le marché. Ce n’est pas pour rien que L’EMB demande un outil de régulation au lieu du stockage et ses effets pervers comme les bénéfices engendré par la revente de ceux-ci sur notre dos. Enfin ne crachons pas dans le lait et espérons que ca continue.

JM Moreau
le 12 Octobre 2009 17h40

@ AgriBrussels Merci pour votre appréciation - Euro/USD : il est évident que la faiblesse du $ nous désavantage comme elle handicape aussi le Brésil et la Nouvelle-Zélande pour leurs exportations cotées en $. Nous vivons dans un système où les cours des monnaies sont fixés par le marché et non par une quelconque autorité. Je ne pense pas que l'on reviendra à des parités fixes ... Comme les bourses principales des marchés à terme des céréales et grains sont aux USA (qui est aussi un gros acteur sur le marché mondial) il est normal que les cotations se fassent en USD. - Producteurs danois : depuis très longtemps les autorités ont choisi de restructurer le secteur. De 32.679 exploitations avec une moyenne de 151.000 kg en 84/85, ils sont passés en 2008/2009 à 4.516 exploitations à 1.021.000 kg (leur quota total est de 4.612.000.000 kg). A noter que 20% des exploitations avaient au 01/04/2008 un quota inférieur à 400.000 kg. Ces exploitations ont donc aussi leur place. Ils prévoient qu'en 2014/2015 resteront 2.500 exploitations à 1.844.000 kg. 60,6% des producteurs ont moins de 50 ans. Acheteurs : contrairement à notre situation, un géant mondial (ARLA - coopérative dano-suédoise) numéro 1 en Europe avec 7.200.000.000 de litres collectés dont plus de 4.000.000.000 (soit plus de 87% du quota) au Danemark... et une très grande diversité de produits à haute valeur ajoutée (classée au 8ème rang mondial en termes de chiffre d'affaire) ... Selon LTO, ils ont payé en août une moyenne de 24,49 euros/100 kg. A côté d'ARLA, une trentaine d'autres acheteurs.

JM Moreau
le 12 Octobre 2009 18h14

@ herbagère Avant la crise, la tendance du marché était à la hausse car l’offre ne croissait pas aussi vite que la demande . Les pays émergeants devenant plus riches cela a favorisé l’émergence d’une classe moyenne qui a changé son mode de vie par rapport, notamment, à son alimentation (plus de produits carnés, de produits laitiers, plus de sucre et d’huiles végétales et moins de produits traditionnels comme le riz et les produits à base de farine de blé ou à base de maïs, moins de tubercules). Des conditions climatiques adverses en Océanie ont accentué ce déficit de l’offre que la fin des stocks d’intervention en UE et aux USA n'ont pu compenser. Il faut aussi noter que ces changement de mode de vie et de consommation alimentaire entraînent une demande indirecte plus forte de graines qui servent à nourrir les animaux pour produire de la viande ou des produits lactés. Ceci, couplé à la forte hausse des productions d’éthanol au départ de maïs aux USA a aussi dopé les prix des grains, d’autant plus que sécheresse en Australie et manque d’investissements, conséquence de longues périodes de prix bas, n’ont pas permis de répondre à la demande croissante. La crise a cassé brutalement ce mécanisme en provoquant une diminution de la demande que les restrictions de crédits accordés aux importateurs a également accentué. Actuellement la demande semble reprendre en Chine, surtout pour les poudres de lait entier, moins pour les autres produits, dont les stocks importants (en UE et aux USA) tempèreront une reprise des cotations. Les nouvelles relatives à la reprise économique se multiplient et, dans certains pays, on assiste à une diminution des prix au détail ce qui devrait favoriser une reprise de la demande. Il faut aussi savoir que selon une étude à paraître prochainement il y aurait, en 2013, un déficit de l’offre de quelques 7 milliards de litres de lait dans le monde. Ceci explique les appétits des grands groupes laitiers européens

AgriBrussels
le 12 Octobre 2009 18h46

Merci Monsieur Moreau pour votre réponse. @ Cricri et pour compléter ma question: Le 12/10/2008 1 $ = 0.741 € = 1.679 Dollars NZ = 0.58£ Le 12/04/2009 1 $ = 0.758 € = 1.721 Dollars NZ = 0.68£ Le 12/10/2009 1 $ = 0.676 € = 1.362 Dollars NZ = 0.63£ On constate donc un renforcement de 10% de notre monnaie comparé au $. Les cotations de la poudre de lait étant en $ on se fait donc avoir de 10% et je demandais simplement si cela est logique et surtout est ce que cela ne va pas trop nous pénaliser cet hiver. De plus côté avoir un marché mondial qui se base en partie sur la vente aux enchères Fronterra en NZ alors que le Dollars NZ est très bon au Yo-yo c'est à mes yeux une pure folie. De là ma question à un spécialiste car je rame dans le domaine ;-) J'ai tout à l'heure citer le Danemark ce qui était une erreur car j'aurais dû prendre l'Angleterre en exemple où on constate une évaluation de la monnaie différente de la nôtre. Concurrence saine au sein de l'UE???

JM Moreau
le 12 Octobre 2009 19h09

@AgriBrussels - Précision : les offres de prix lors des enchères de Fronterra concernent des prix FAS (free alongside ship ou marchandise livrée sur le quai; les coûts de chargement du navire, le fret et les assurances étant à charge de l'acheteur) en USD par tonne métrique et non en $NZ. - Vos remarques concernant les changes sont pertinentes et c'est tout le risque du commerce international contre lequel les firmes prennent des assurances avec des achats à terme. Vous avez entendu je suppose les velléités récentes de certains exportateurs de coter le pétrole en 'unités de compte' résultant d'un panier de monnaie. Pronostic : pas avant une dizaine d'années pour mettre cela au point ... Espérons que les pressions actuelles visant à ce que les USA stabilisent leur monnaie seront suivies d'effet. Si on suit l'histoire, on peut constater que les américains ont topujours laissé filer leur monnaie lorsqu'ils devaient rembourser leurs dettes ... - Les danois, comme les anglais, ne font pas partie de la zone euro.

herbagère
le 12 Octobre 2009 21h37

@ JM Moreau En ce qui concerne la demande en Chine elle est due à la fragilisation de la confiance des consommateurs locaux vis avis de leurs producteurs du à la crise de la mélamine. La Nouvelle Zélande y trouve d'ailleurs sont compte ce qui explique la poussée des cotations 'fronterra'. Ceci s'explique mais pour les cotations européennes c'est moins claire d'où mon scepticisme sur la durabilité. Votre analyse sur les stocks de 2007 est très juste et appuie les raisons pour les quelles il est absolument nécessaire de mettre au point un outil de régulation pour éviter le crash de 2007. L'Europe a certes le devoir d'assurer l’approvisionnement mais pas en menaçant son propre outil de production ou bien elle prend de gros risque. En 2007 elle à remarqué ce que peut coûter la dépendance et le manque de stocks. Les conseillers de la DGA ont fait preuve d'incompétence flagrante en croyant que laisser le libre court à la production allait remettre tous en ordre. J’ai personnellement rencontré un des responsables de la DGA (section lait) il y a quelque mois et lui ai démontré que ses informations étaient non complètes et qui plus est étrangement et terriblement proche de la position de la commissaire. Hasard ou coïncidence, cette personne ne travail plus dans le secteur lait !!! Dommage il ne s’appelait pas Monsieur Bianci

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