Réflexions : le bon vieux temps ...

par lr JM Moreau, le 15 Juillet 2010 19h26

Beaucoup de débats actuels au sujet de l'agriculture concernent l'éthique et/ou évaluent si l'industrie rencontre les valeurs morales courantes (et changeantes) de la majorité de la société. Etablir des valeurs vraies et un équilibre approprié entre les acteurs de la société (scientifiques, producteurs, industrie et consommateurs) ne peut toutefois se faire que si une discussion raisonnable, appropriée, basée sur des évidences se produit. Je constate que beaucoup de débats sont toutefois dominés par l’émotionnel, alors que l’évolution nous a doté d’un cerveau de taille suffisante qui devrait permettre de maîtriser le cœur. Vous devez vous demander où je veux en venir, quel est ce comportement émotif qui agit contre un comportement rationnel ? Il s’agit de perception et de mémoire, et avant tout, de peur. Comment se fait-il que les anciennes générations pestent contre les nouvelles manière de faire...

une agricultrice
le 16 Juillet 2010 10h00

J'admire votre réflexion,Mr Moreau;que tout est bien dit et juste. Chez nous on dit' qui n'avance pas recule'.Il est certain que la vie n'est pas facile tous les jours ds notre milieu agricole mais pensons à la génération précédente (les années 50-60);travail manuel: très dur.Deux détails me viennent à l'esprit:la vie des femmes à la ferme était 1 vrai sacerdoce...;l'accès aux études était très limité pour les enfants du milieu agricole;maintenant l'université leur est accesssible sans plus aucun complexe... Oh oui nous avons tous quelquefois la nostalgie du passé;profitons,rêvons un peu et puis vivons le mieux que nous pouvons le présent pour préparer un avenir meilleur mais pour cela il faudra de la ténacité,du courage et ...LA PASSION du métier.

Culto
le 16 Juillet 2010 11h08

Le problème avec les OGM est qu' ils représentent une technologie totalement nouvelle qui est toujours régie par des lois du passé. Résultat : les multinationales semencières font ce qu'elles veulent puisque tout ce qui n'est pas interdit est autorisé et elles manipulent les semences de façon à réduire les producteurs en esclaves à leur service. Avant d'autoriser les OGM, il faut d'abord légiférer en la matière. A l'heure actuelle tout le monde s'accorde à admettre que les problèmes de productivité agricoles sont dûs aux techniques de production totalement décalées et inappropriées au fonctionnement normal du sol. Les OGM ne sont rien de plus qu'un prolongement de ces techniques obsolètes qui contribuent à épuiser le sol, obligeant les agriculteur à utiliser davantage d'engrais et de produits phytos pour des rendements en baisse constante ( le rendement moyen en production OGM en Argentine pour 2009 est de 900 kg/ha ). L'agriculture est un métier difficile, compliqué et complexe qui s'adresse exclusivement à des gens qui connaissent l'agronomie, qui ont 20 à 30 années d'expérience derrière eux et qui sont en bonne santé physique, bref une affaire de professionnels qui n'ont rien à voir avec des apprentis sorciers de laboratoire orientés par des pros de la finance. La terre est comme une femme, mieux vous la connaissez et mieux vous la cajolez.... mieux ça marche pour tous les deux ! Actuellement il y a des fermiers pour qui ça marche bien même ce n'est facile pour personne mais assez bizarement la rumeur générale vise à marginaliser ces gens 'qui ne sont pas comme tout le monde puisqu'ils ne travaillent pas comme des esclaves pour les banques et l'agro-industrie'. A la limite on les ferait passer pour des fénéants. Et si la solution était tout simplement de refaire de l'agriculture en commençant par réapprendre les bases du métier !

JM Moreau
le 16 Juillet 2010 15h57

A propos de l'esclavage invoqué de plus en plus à tout propos ... A Libramont la semaine prochaine, n'achetez surtout pas le GPS qui en équipant vos diverses machines vous permettra d'économiser engrais, pesticides etc ... et d'améliorer vos rendements et vos revenus : vous allez devenir esclaves du technicien qui est en mesure de le régler ! Idem pour telle ou telle marque de tracteur : pour vos rechanges et entretiens de l'électronique embarquée, vous serez l'esclave du distributeur exclusif de votre région ! Idem pour les semences classiques modernes à haut rendement (maïs, froment, betteraves, ray-gras ...) : comme les détenteurs disposent d'une exclusivité, il n'y a pas de concurrence sur une variété donnée et vous serez l'esclave de la firme qui en est propriétaire si c'est cette variété qui donne les meilleurs résultats sur vos sols. Ce type de dépendance lorsqu'il s'agit de technologies 'up to date' a toujours existé et existera toujours. En général, on effectue un choix en fonction des avantages que l'on attend de tel tracteur, telle variété, tel cultivar, tel pulvérisateur, tel banquier (rationnel), parfois parce que c'est un 'copain' ou un membre de la famille qui le propose (émotionnel). Une fois le choix effectué, on est en général lié. Si ce choix est fait de façon rationnelle, en connaissance de cause, on ne peut à postériori qualifier la relation 'd'esclavage'. Les cultivars OGM de soja, maïs, coton, canola n'ont pas été imposés, que je sache, par Monsanto, BASF, Pionneer ... avec le révolver sur la tempe des millions d'agriculteurs qui les cultivent dans les pays où ils sont autorisés : ce serait insulter le bon sens paysan, ces professionnels qui ont 20 à 30 ans d'expérience et qui connaissent leurs terres. Je sais que certains problèmes apparaissent parfois. Mais faut-il accuser le platane sur lequel se fracasse un véhicule ?

le crack
le 16 Juillet 2010 17h41

@ JM Moreau Malheureusement, pour l'industriel, je pense que la seul valeure est celle du ponion. (suffit de voir pourquoi les crises alimentaires tel que l'ESB, la dioxine,... sont apparue). Concernant nos investissement à Libramont, le problème c'est que toute avancée technologique n'apporte un meilleur revenu que trop peu de temps pour celui qui réalise l'investissement. Tout gain de productivité se fait à terme pour l'acheteur industriel acheter moins cher (plus on produit, plus il y a de marchandise et plus le prix diminue). Il y a 30 ans on gagnait plus avec une vache à 3.500l que maintenant avec une vache à 9.000l. De plus, le système d'esclavage que vous évoquez est si bien fait qu'aujourd'hui, avec une vache à 3.500l vous ne gagné plus non plus sauf si tout le monde jouait le jeu (diminution de l'offre). Aujourd'hui, le système est si bien fait qu'il nous pousse à produire plus au niveau de notre exploitation (ce n'est pas nous avec notre production qui faisons le prix du marché ), au niveau de notre coopérative, au niveau de notre pays, au niveau de l'Europe et du monde. Si bien fait qu'il assure l'industriel à avoir des produits en abondance et à les payer à un prix mondial qui est un prix sur une très faible quantité transactée. Puisque vous parlez d'OGM, voyez en Inde, les milliers de producteurs qui se sont frottés au multinationale et qui aujourd'hui se mettent un revolver sur la tempe. Actuellement, ces multinationales sont en train de faire la même chose à Häiti en fournissant des semences hybride F1 au détriment de leur souveraineté alimentaire. Ce système porte un nom celui de :' libéralisme économique à concurrence déloyale'.....

Jean Pierre
le 17 Juillet 2010 04h45

Et si ce n'était que le RYTHME de l'évolution qui était en cause ? Reste que -comme vous le dites très bien dans le post sur l'esclavage-, les choix doivent rester possibles. Petite histoire: Au bord de l?eau, dans un petit village mexicain, un bateau rentre au port. Un américain qui est là, complimente le pêcheur mexicain sur la qualité de ses prises et lui demande combien de temps il a pêché. - Pas très longtemps, répond le Mexicain. - Mais alors, pourquoi n'en avez-vous pas pris plus? demande l?Américain. Le Mexicain répond que sa famille sait vivre de sa pêche actuelle. - Mais que faites-vous le reste du temps? - Je fais la grasse matinée, je pêche un peu, je joue avec mes enfants, je fais la sieste avec ma femme. Le soir, je vais au village voir mes amis, nous buvons du vin et jouons de la guitare. J?ai une vie bien remplie. - J?ai un MBA et je peux vous aider. Vous devriez commencer par pêcher plus longtemps. Avec les bénéfices dégagés, vous pourriez acheter un plus gros bateau. Avec l?argent que vous rapporterait ce bateau, vous pourriez en acheter un deuxième et ainsi de suite jusqu?à ce que vous possédiez une flotte de chalutiers. Au lieu de vendre votre poisson à un intermédiaire, vous pourriez négocier directement avec l?usine et même ouvrir votre propre usine. Vous pourriez alors quitter votre petit village pour Mexico, Los Angeles, puis peut-être New-York d?où vous dirigeriez toutes vos affaires. - Le mexicain demande alors : Et combien de temps cela prendrait-il ? - 10 ou 20 ans, répond l?Américain. - Et après? - Après? Ca devient intéressant, répond l?Américain en riant, quand le moment sera venu, vous pourrez introduire votre société en bourse et vous gagnerez des millions - Des millions? Mais après? - Après? - Vous pourrez prendre votre retraite, habiter dans un petit village côtier, faire la grasse matinée, jouer avec vos enfants, pêcher un peu, faire la sieste avec votre femme et passer vos soirées à boire et à jouer de la guitare avec vos amis

Laraison
le 17 Juillet 2010 08h46

Le bon sens terrien reste notre apanage, et nous pouvons en être fiers. Oui, nous fonctionnons essentiellement avec notre coeur (@agricultrice); oui, nous savons que nous représentons pour certains un terrain de jeu où ils cherchent à maximaliser leurs gains sur notre travail(@culto); Oui, notre expérience de professionnels nous prouve chaque jour que les avancées technologiques adoptées par nous nous rendent de plus en plus dépendants (@le crack); oui, nous voulons garder la possibilité du vrai choix(@ JP) Non aux ogm qui nous asservirons encore un peu plus économiquement et qui ne nourrirons quand même pas les pauvres qui ne peuvent pas payer leurs achats.

poulette
le 17 Juillet 2010 19h27

c'est dommage que ce n'est que entre nous agriculteurs que tout le public ne lit pas tous ces commentaires car cela leur serait bien nécessaire aussiet en plus pour nous comprendre nous agriculteurs et agricultrices

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